EPIDEMIEOn répond à vos questions sur la campagne de rappel vaccinal

Vaccination : Délai, validité du pass… On répond à vos questions sur la campagne de rappel

EPIDEMIELa campagne de rappel bat son plein, avec plus de 10 millions de Français ayant reçu une dose de rappel. Mais il reste pas mal d’interrogations du côté de nos lecteurs
Oihana Gabriel

Oihana Gabriel

L'essentiel

  • Depuis début décembre, tous les Français majeurs peuvent faire une dose de rappel, cinq mois après leur dernière dose ou infection.
  • Que faire si l’on n’arrive pas à trouver un rendez-vous ? Faut-il faire un test sérologique avant le rappel ? Et pour les personnes immunodéprimées ? 20 Minutes répond aux questions de ses internautes.

A chaque semaine ses annonces. Face à la cinquième vague de coronavirus entraînant 40.000 cas par jour, le gouvernement a choisi de miser sur la campagne de rappel.

Désormais ouverte à toutes les personnes majeures, elle permet à chacun de recevoir une nouvelle dose cinq mois après sa dernière injection. A condition d’avoir bien compris les recommandations et de trouver un créneau… Pour s’y retrouver, 20 Minutes a récolté vos questions et y répond.

Rémy : « Il faut cinq mois pour la dose de rappel, mais quel est le délai maximum pour avoir cette dose ? J’ai eu ma 2e dose le 30 juillet. Le 30 décembre, si je n’ai pas ma dose, mon pass n’est plus valide ? »

Tous les Français majeurs peuvent faire leur dose de rappel cinq mois après leur dernière dose. Mais leur pass sanitaire restera valide jusqu’à sept mois après la dernière injection. Dans le cas de Rémy, il pourra faire sa troisième dose à partir du 30 décembre, mais son pass restera valide jusqu’au 28 février. Si vous avez un doute, l’Assurance maladie a mis en ligne un nouveau service, baptisé « Mon rappel Vaccin Covid ». Il permet de calculer la date de votre rappel et la date à laquelle la validité de votre pass sanitaire prendra fin s’il n’est pas effectué.

Caroline : « Dès la troisième dose, le pass redevient valide ? »

Non. Comme pour la deuxième dose, il faudra attendre sept jours après votre rappel pour que votre pass soit à nouveau utilisable. Reprenons l’exemple de Rémy : s’il fait son rappel le 7 mars, il pourra retourner au bar ou au restaurant avec son pass seulement le 14 mars 2022.

Gérard : « En lançant la 3e dose pour les jeunes en même temps que les moins jeunes, impossible de se faire vacciner avant le 15 décembre alors que j’ai 68 ans. Pourquoi l’Etat ne laisse-t-il pas le pass sanitaire valide plus longtemps puisqu’il est impossible de respecter les délais imposés ? »

Pour le moment, il n’est pas envisagé de repousser la date du 15 décembre pour les plus de 65 ans, et du 15 janvier pour les autres majeurs. « Il y aura des vaccins et des rendez-vous pour tout le monde, insiste le ministère de la Santé. Ce boom vaccinal a été anticipé. »

« On va mettre en place 8 millions de créneaux sur les plateformes », a annoncé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mardi matin sur France Inter. Cette semaine, la France doit recevoir 340.000 de doses de Pfizer et 1,9 million de doses de Moderna, selon le ministère de la Santé. Enfin, si début décembre, 1.130 centres de vaccination tournaient, 300 supplémentaires doivent ouvrir rapidement. Par ailleurs, les sites Vitemadose et Covidliste peuvent aider à trouver un créneau.

Surtout, Jean Castex a annoncé jeudi soir que désormais, tous les Français de plus de 65 ans pourront obtenir une dose de rappel sans rendez-vous, « quel que soit le centre » de vaccination dans lequel ils se rendent. Deuxième coup de pouce : le gouvernement a réactivé vendredi dernier un numéro « coupe-file » (le 08.00.73.09.56) pour que les plus de 65 ans aient accès aux rendez-vous plus facilement. Pour une première vaccination comme pour un rappel.

Marie : « Si je fais ma 3e dose, et si une semaine après, on nous dit que le vaccin n’est pas compatible avec le nouveau variant, il faudra se refaire vacciner, c’est une chaîne sans fin… »

Aujourd’hui, nous n’avons pas de données fiables sur l’efficacité des vaccins actuels face au variant Omicron. On devrait en savoir plus d’ici quelques jours ou semaines. On sait que ce variant présente une trentaine de mutations sur la protéine Spike. Et que Pfizer et Johnson & Johnson travaillent déjà sur un candidat vaccin adapté à Omicron, comme ils l’avaient fait pour les variants Bêta et Delta.

Selon Santé Publique France, on comptait au 5 décembre 25 cas de Covid-19 avec le variant Omicron en France. Un chiffre amené à augmenter. Mais pour le moment, le variant Delta représente près de 100 % des séquençages en France.

La 3e dose est-elle utile dans ce contexte ? « Evidemment, rétorque le ministère de la Santé. Actuellement, on se bat contre le variant Delta, responsable de cette cinquième vague. Pour toutes les personnes éligibles, il faut faire ce rappel pour être protégé. » Faudra-t-il néanmoins faire un nouveau vaccin adapté à Omicron ? L’avenir nous le dira. Mais pour se protéger de la grippe, dont la souche mute chaque année, beaucoup de personnes à risque sont invitées à se faire vacciner chaque année.

Jean-Jacques : « Mon épouse est immunodéprimée, elle a reçu la dose de rappel en juin. Aura-t-elle besoin d’une 4e dose ? »

La Direction générale de la santé précise dans un communiqué : « pour les patients sévèrement immunodéprimés, conformément à l’avis du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), l’administration d’une dose de rappel peut être réalisée dans un délai inférieur à cinq mois (mais d’au moins trois mois), dès lors qu’il est jugé par l’équipe médicale que la quatrième dose permettrait d’améliorer la réponse immunitaire. » Il faudra donc voir avec le médecin traitant de chaque patient immunodéprimé pour savoir s’il faudra une quatrième dose et quand.

Philippe : « Lorsque l’on a un taux d’anticorps très élevé, pourquoi se vacciner alors que les médecins disent que je n’ai pratiquement aucune chance d’attraper le Covid-19 ? »

La question de l’utilité de faire un test sérologique revient souvent dans les témoignages. La Haute Autorité de santé avait recommandé début juin de proposer un test de ce type (qui révèle si vous avez été en contact avec le coronavirus) avant la première injection de vaccin anti-Covid. Le but : réduire le schéma vaccinal à une seule dose pour les personnes ayant déjà des anticorps. Ce n’est pas le cas avant le rappel. Cette phase n’est pas la même : le « booster » est censé redonner un coup de fouet à votre immunité, que vous ayez ou non été infecté.

« Pour des raisons techniques, il est difficile aujourd’hui de définir un seuil d’anticorps au-dessous duquel il faudrait indiquer la vaccination », souligne Eric Billy, chercheur en immuno-oncologie à Strasbourg et membre du collectif Du Côté de la Science. Sans compte que faire passer ce test – qui coûte entre 15 et 25 euros – à des millions de personnes aurait un coût non négligeable.

Pascal : « J’ai eu une vaccination Pfizer complète fin mars. Je viens d’avoir le coronavirus le 26 novembre. Suis-je immunisé, et donc pas besoin de 3e dose ? »

Dans le cas d’une infection après une double vaccination, vous devez tout de même faire une troisième dose, mais cinq mois minimum après la date de votre infection, pas de votre injection. Pour Pascal, ce sera donc au plus tôt le 26 avril 2022. Sachant que le 26 juin, son pass devrait être désactivé. Si les directives ne changent pas d’ici là…