Draguignan : Mobilisation contre la fermeture des urgences la nuit
EPUISEMENT•Plus de 100.000 personnes sont concernées et doivent désormais prendre la route de nuit pour aller aux urgences20 Minutes avec AFP
Depuis le vendredi 29 octobre, l’hôpital de Draguignan ferme son service d’urgences chaque nuit. De 20h30 à 8h30, seules les urgences vitales sont prises en charge. Pour les 100.000 habitants du bassin de la Dracénie, il faut désormais prendre la route et aller à Fréjus, Toulon ou Brignoles, de nuit. Une situation qui provoque une vive colère.
Plusieurs dizaines de personnes, élus locaux, personnel hospitalier et simples habitants, se sont rassemblées vendredi soir devant les urgences de l’hôpital pour dénoncer la fermeture du service. « Ce n’est pas normal, un service d’urgences, comme son nom l’indique, c’est pour les urgences, et les urgences elles ne s’arrêtent pas à huit heures et demie » du soir, relève un retraité.
« Nous travaillons 100 heures par semaine depuis plus de six mois »
Mais la colère n’est pas tellement dirigée vers la direction de l’hôpital, qui explique dans un communiqué avoir pris cette décision à la suite « d’une situation d’épuisement » de l’équipe des urgences qui ne lui permet plus « de continuer à assurer sa mission dans des conditions compatibles avec les exigences de qualité et de sécurité des soins ».
« Nous travaillons 100 heures par semaine depuis plus de six mois », explique Pierre-Emmanuel Lebas, médecin-urgentiste. « Déjà, quand il y avait des intérimaires, on était au taquet, mais maintenant qu’il n’y en a plus, c’est un taquet qui est dépassé car on ne peut pas faire plus, physiquement et même légalement », poursuit le praticien. Selon lui, les nouvelles générations de médecins veulent bien travailler « 48 heures, mais pas plus ».
6 médecins au lieu de 20
Le service d’urgences, qui accueillait entre 100 et 150 personnes avant sa fermeture la nuit, tourne actuellement avec 6 médecins alors qu’une vingtaine seraient nécessaires. Selon la direction, cette situation provient de la difficulté de recruter des praticiens « du fait d’une démographie médicale particulièrement défavorable ».
« C’est bien un manque de médecins qui nous amène à cette fermeture, et là-dessus on ne peut pas dire grand-chose, car ce serait mettre en danger tout le monde, autant le personnel que la population », remarque Frédéric Duthé, responsable CGT au centre hospitalier, qui affiche sa détermination à « lutter pour conserver ce service » et son ouverture 24h/24 avec l’intersyndicale formée également de FO et Sud.