IVG : Selon Castaner, l’allongement du délai légal va à nouveau être examiné par l’Assemblée
DEBAT ETHIQUE•L’allongement du délai d’interruption volontaire de grossesse de 12 à 14 semaines fait débat entre les députés, les sénateurs et Emmanuel Macron20 Minutes avec AFP
La question de la période légale pour pratiquer une IVG va faire son retour devant le Parlement. Christophe Castaner, a assuré ce mercredi qu’une loi allongeant le délai d’ interruption volontaire de grossesse de 12 à 14 semaines serait bientôt examiné par l’Assemblée nationale.
« Je tiens, comme beaucoup de députés de mon groupe, à ce que [la proposition de loi] soit inscrite sur notre ordre du jour fin novembre », a expliqué le patron des députés de La République en marche, dans un entretien au Parisien paru ce mercredi soir.
L’avortement menacé « dans la pratique »
« En France, l’avortement n’est pas menacé en droit, mais il l’est dans la pratique. Il y a de vraies inégalités territoriales et sociales. Si on veut garantir un droit réel et égal à celles qui doivent être protégées, il est nécessaire d’allonger les délais », a-t-il ajouté. « Nous souhaitons que ce texte aboutisse », a précisé ce marcheur de la première heure, en assurant que, même en cas de rejet du Sénat, « nous aurions le temps, en janvier-février de l’adopter définitivement à l’Assemblée nationale » avant la fin du quinquennat.
Interrogé sur les réserves qu’avait opposées le président de la République sur une telle réforme, l’ancien ministre de l’Intérieur a reconnu qu’il n’avait « pas la même approche » qu’Emmanuel Macron. « Mais suite à l’avis du Conseil consultatif national d’éthique qui éclaire le débat, rien n’empêche de faire aboutir ce texte », fait-il valoir.
Le Sénat contre le passage de 12 à 14 semaines
La députée Albane Gaillot, ex-LREM, désormais non-inscrite, avait fait adopter par l’Assemblée nationale en octobre 2020 une proposition de loi visant à allonger le délai d’accès à l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée), pour répondre à un manque de praticiens et à la fermeture progressive de centres IVG. Puis le Sénat dominé par la droite l’avait rejetée. Les députés socialistes avaient ensuite cherché à réinscrire le texte à l’Assemblée mais y avaient renoncé face à des centaines d’amendements LR.
Depuis, Emmanuel Macron a déclaré fin juin au magazine Elle qu’il n’était « pas favorable » à l’allongement à 14 semaines, l’avortement étant « plus traumatisant dans ces délais-là ». Interrogée ce mercredi soir, Albane Gaillot a pour sa part expliqué « croire comprendre que c’est une bonne nouvelle que cette proposition de loi va être inscrite, que l’on va en débattre et qu’elle va être votée ». « Une bonne nouvelle pour les femmes », a-t-elle ajouté.