MALADIEMoins de 16.000 personnes ont demandé en un an le « congé proche aidant »

Moins de 16.000 personnes ont demandé en un an le « congé proche aidant »

MALADIELe gouvernement attendait trois fois plus de demandes au moment du lancement du dispositif
20 Minutes avec AFP

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Seules 15.900 personnes ont demandé à bénéficier du « congé proche aidant » depuis l’entrée en vigueur il y a un an de ce dispositif qui permet de s’arrêter de travailler pendant trois mois pour s’occuper d’un proche âgé ou handicapé, a annoncé mardi la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Financée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), cette « allocation journalière du proche aidant » (AJPA) atteint 52,08 euros net par jour pour une personne seule, a précisé la Cnaf, en amont de la journée nationale des aidants, ce mercredi.

Un peu moins de 16.000 demandes, « c’est évidemment très peu, au regard des millions d’aidants potentiellement concernés » par ce congé, a commenté Morgane Hiron, la déléguée générale du collectif associatif « Je t’aide ». D’autant qu’au vu de chiffres provisoires communiqués en avril, le nombre de congés réellement octroyés est vraisemblablement largement inférieur, a-t-elle souligné. Selon cette responsable, cela s’explique en partie par la faible notoriété du dispositif – sur lequel « le gouvernement, les associations, mais aussi les employeurs, doivent communiquer davantage » –, mais aussi par son caractère « trop restrictif », qui « ne s’adapte pas à la réalité de tous les aidants ».

Lutte contre l’isolement des proches aidants

Le collectif demande en conséquence qu’il dure plus longtemps, soit mieux indemnisé, et que ses critères d’accessibilité soient élargis – il est octroyé pour assister une personne âgée en perte d’autonomie ou handicapée, mais pas atteint d’une maladie grave, par exemple. Même parmi ceux qui y ont droit, certains y renoncent car, au vu de sa faible durée, ils attendent le moment où leur proche « aura encore plus besoin d’eux », ou car « ils n’osent pas se déclarer auprès de leur employeur, de peur d’être mis au placard », selon cette responsable. La prise de conscience « qu’il s’agit d’un enjeu sociétal et pas individuel » doit encore progresser, a-t-elle insisté.

Cette année, la 12e journée des aidants a pour thème la lutte contre l'« isolement » des personnes concernées, qui naît souvent d’un « cercle vicieux », selon Morgane Hiron : « On manque de temps pour soi, donc on renonce à ses loisirs, ou bien on doit s’arrêter de travailler, ce qui nous prive d’un lieu d’insertion sociale ». Un manque de temps dû notamment au grand nombre de tâches : selon une étude Ispos/Unknowns réalisée pour l’assureur Macif et publiée mardi, 91 % des aidants assurent auprès de leur proche au moins une mission relevant du rôle de soignant (soin des escarres, kiné, pansements…).

Or beaucoup ne peuvent pas se consacrer exclusivement à leur proche vulnérable : selon une étude publiée mardi par la Drees, le service statistique des ministères sociaux, quelque 725.000 aidants doivent soutenir leur parent âgé tout en ayant encore des enfants à charge.