Pour les premiers partis en vacances d’été, un mois après la rentrée, « ça pique »
FATIGUE•Partis avant tout le monde, les vacanciers du début de l’été accusent le coup un mois seulement après la rentréeAnissa Boumediene
L'essentiel
- Les vacances d’été, certains les ont commencées dès le mois de mai.
- Mais aujourd’hui, un mois après la rentrée scolaire, le blues de l’automne s’est déjà installé, et certains pensent déjà aux prochaines vacances.
- Parmi ces premiers partis, il y a ceux qui prévoient de repousser leurs prochaines vacances estivales. Et ceux qui, malgré la fatigue, ne changeraient leurs dates pour rien au monde.
Ne rien faire. Se dorer la pilule. N’avoir pour seule décision à prendre que la durée de sa sieste et le parfum de sa glace. Ah, que c’était bien les vacances, cet été ! Tellement bien que les plus pressés se sont évadés dès le mois de juin (voire mai, même si officiellement ce n’est pas encore l’été). Suivis de près par les juillettistes, qui ont pris la route sitôt l’école finie.
Mais un mois après la rentrée, et alors que le ciel est gris et que les températures dégringolent, les premiers partis ont aujourd’hui l’impression de subir un automne à rallonge, alors que le train-train quotidien a repris ses droits. Entre fatigue, stress et moral en berne, les vacances semblent déjà trop loin pour nombre de lecteurs et lectrices de 20 Minutes qui, partis les premiers, sont aussi les premiers à accuser le coup.
« L’an prochain, j’essaierai de négocier des vacances en septembre »
Si l’été commence officiellement en juin, Sarah, elle, s’est envolée vers la Réunion dès le mois de mai. « J’ai saisi l’opportunité de partir quand le préfet de l’île a autorisé les déplacements au motif impérieux de la garde des petits-enfants. J’ai pu voir ma fille, que je n’avais pas vue depuis deux ans, ainsi que ma petite-fille d’un an, que je n’avais encore jamais vue à cause des restrictions sanitaires. Et ça a été un pur bonheur ! Mais entre la septaine à l’arrivée et ma fille qui n’était pas en vacances, au final, j’ai gardé ma petite-fille et fait pas mal de tâches ménagères. C’était bon pour le moral de revoir ma famille, mais ce n’était pas reposant ».
Près de cinq mois plus tard, et « après un été très maussade, aujourd’hui, les vacances me semblent très loin, et ma famille me manque, confie la jeune grand-mère, qui travaille encore. Je ne suis pas motivée pour aller au boulot, j’ai du mal à me lever le matin et je n’ai pas d’énergie. Ce qui me fait tenir, c’est de savoir que je retournerai quinze jours à la Réunion l’année prochaine pour Noël ». Mais pas question de se plaindre malgré cette fatigue automnale. « Après cette période particulière, je me réjouis d’avoir eu accès au vaccin pour être protégée et partir. Mon conjoint, à la retraite, préfère partir en mai ou juin, mais pour moi qui travaille encore, ça fait très long à tenir jusqu’aux vacances de Noël. Alors l’an prochain, j’essaierai de négocier des vacances en septembre… et quinze jours à Noël ! »
« Je me suis mise au yoga », et « je pense déjà aux prochaines vacances »
Sophie, elle, est partie en vacances le 21 juin, par contrainte professionnelle. « Nous avons eu la chance de partir en Croatie, dans notre petite maison familiale. C’était parfait, mais nous avons dû reprendre le travail le 10 juillet : nous travaillons tous les deux dans le secteur aérien à Roissy. Après de longs mois à temps partiel, nous avons repris à temps plein, avec énormément de passagers, ce dont on se réjouit. Mais début juillet, ç’a été très difficile de nous remettre dans le bain, d’autant que nous n’avons pas pu repartir, ne serait-ce que deux ou trois jours pour nous changer les idées et retrouver le soleil. L’année prochaine, j’espère que je pourrai partir en juillet, sinon c’est trop long, aussi bien pour nous que pour nos deux filles ». Dans l’idéal, Sophie se verrait bien « partir au soleil à la Toussaint, mais cela dépendra des finances, de la météo et surtout de la situation sanitaire. En attendant, je me suis mise au yoga et aux Pilates pour me relaxer ».
Car le facteur météo est déterminant pour des vacances réussies, et ce n’est pas Elodie qui dira le contraire. « Nous partons toujours dès la fin de l’école, pour des questions de budget et pour éviter la foule. Cette année, nous sommes partis en Bretagne, pour deux semaines en camping-car, avec mon mari et mon fils de 5 ans. Il a plu quasiment toutes les vacances, donc nous sommes très peu sortis. Nous qui avions prévu des balades à vélo, nous avons fait des jeux de société et tenté d’éviter que notre fils ne s’ennuie. Pas toujours avec succès. Résultat : à peine le mois de septembre terminé, j’ai l’impression de ne pas être partie. Je suis exténuée et pense déjà aux prochaines vacances ».
« Ça pique », mais « on est une famille de juillettistes »
Sandrine pense aussi à sa prochaine escapade. « Nous sommes partis trois semaines début juillet. Nous apprécions cette période car les jours sont plus longs et il y a un peu moins de monde. Mais c’est vrai que déjà, fin septembre, ça pique un peu. Alors je fais une cure de magnésium pour retrouver un peu d’énergie, et j’ai aussi prévu un week-end prochainement. Pour nous, ce sera comme des minivacances, avec des balades pour ramasser des feuilles et profiter des belles couleurs de l’automne », raconte la mère de famille, qui « n’envisage pas de changer de dates de vacances l’été prochain ».
Comme elle, Nadia, professeure de français au collège, est partie à peu près aux mêmes dates avec mari et enfants. « On est une famille de juillettistes convaincus : j’aime partir sitôt l’école finie ! C’est la meilleure façon de profiter de chaque instant et de déconnecter. Au retour, ça me laisse le temps "d’atterrir en douceur", de prévoir des activités sympas pour mes filles, qui en profitent pour voir leurs amies. Je n’aime pas partir tard et revenir juste avant la rentrée, j’ai besoin de reprendre mes marques et de préparer la rentrée de mes filles. Et la mienne : j’actualise les cours de mes classes, je sélectionne les œuvres qui seront étudiées et que j’ai relues durant l’été, avant d’attaquer la prérentrée officielle ». Mais un mois après la rentrée scolaire, Nadia le voit, « entre les évaluations du premier trimestre, le masque à porter toute la journée et le retour à du 100 % en présentiel, les élèves sont sous pression et déjà épuisés, c’est dur de repartir sur un rythme normal. Pour nous, cela implique davantage de suivi, parce que l’année dernière a laissé des traces : décrochage scolaire, baisse du niveau général, voire phobie scolaire. Alors aujourd’hui, les élèves attendent avec impatience les vacances de la Toussaint ». Et si la prof a déjà attaqué sa traditionnelle cure de vitamines, « l’été prochain, je ne changerai rien : on prendra la route dès le début des vacances ! »