Angers : Le CHU se dote d’un robot « unique en Europe » pour ses chirurgies à haut risque
TECHNOLOGIE•L’équipement, accueilli en mars, a coûté plus d’un million d’eurosJulie Urbach
L'essentiel
- Le CHU d'Angers a accueilli une suite robotisée utilisée dans le cadre d'« interventions chirurgicales à hauts risques », de la colonne vertébrale ou du bassin.
- Composé de trois parties, le robot permet de suivre en temps réel les gestes, rendus plus précis.
C’est un équipement « de pointe » qui fait « la fierté » de l’hôpital. Il y a quelques mois, le CHU d’Angers a accueilli une suite robotisée « unique en Europe » afin de procéder à des « interventions chirurgicales à haut risque ». L’équipement, qui a coûté plus d’un million d’euros (dont 100.000 euros financés par la région), pourra notamment être utilisé en cas de chirurgie de la colonne vertébrale, de biopsie profonde du cerveau ou encore d’opérations complexes du bassin, expliquent les équipes. Une vingtaine d’interventions a déjà eu lieu depuis la mise en service de Loop-X, au mois de mars.
Ce robot, conçu par la société allemande Brainlab, est en fait composé de trois parties. « Le premier élément est un système d’imagerie robotisé mobile, explique Vital Tronet, directeur de Brainlab France. Il produit des images en 2D et en 3D, sur un champ très large ou très réduit. Il est relié à une tablette sans fil ce qui permet de réduire l’irradiation des personnels hospitaliers, qui peuvent le commander à l’extérieur de la salle. » La seconde partie se présente comme un GPS chirurgical, qui permet au professionnel de visualiser en temps réel l’emplacement de ses instruments. Enfin, un bras robotisé « prolonge la main du chirurgien pour garantir stabilité et précision au geste opératoire », indique le CHU.
Traitement de l’épilepsie chez l’enfant
« Avant, le chirurgien mettait une vis et vérifiait, illustre le docteur Rogatien Faguer. Là, on voit la vis pénétrer en temps réel. C’est très utile lors d’interventions très délicates, par exemple près de la moelle épinière. » Pour le neurochirurgien, ce robot va permettre de prendre en charge « des gens de toute la région des Pays-de-la-Loire, dont certains étaient jusqu’alors considérés trop fragiles pour certaines opérations ».
L’équipement, qui ouvre de « nouvelles perspectives pour l’enseignement et la recherche » pourrait aussi permettre d’aller plus loin dans le traitement de l’épilepsie chez l’enfant. Un essai clinique autour de la paralysie cérébrale des jeunes patients, pour le moment incurable, pourrait par ailleurs être lancé.