Vaccination dans le Nord-Pas-de-Calais : Près de 1.500 doses d'AstraZeneca ne trouvent pas preneur
VIRUS•Elles ne sont pas perdues et seront de nouveau proposées à partir de ce mardiT.G. avec AFP
L'essentiel
- De nombreux patients ont annulé leur rendez-vous dans le Nord-Pas-de-Calais ce week-end. Ils ne voulaient pas être vaccinés avec des doses d’AstraZeneca.
- Dans le détail, 550 n’ont pas trouvé preneur samedi à Calais, 670 à Gravelines et 160 à Boulogne-sur-Mer.
- « Il faut vraiment une campagne nationale pour expliquer que ce vaccin n’a pas plus de conséquences négatives que le Pfizer ou le Moderna », a lancé la maire (LR) de Calais Natacha Bouchart.
«L’AstraZeneca, je n’en veux pas. » Ce week-end, de nombreux soignants ont dû entendre cette phrase dans les centres de vaccination du Nord-Pas-de-Calais. D’après France Bleu Nord et La Voix du Nord, près de 1.500 doses de ce sérum contre le Covid-19 sont restées dans les frigos ce week-end, faute de volontaires pour les recevoir. Dans le détail, 550 n’ont pas trouvé preneur samedi à Calais, 670 à Gravelines et 160 à Boulogne-sur-Mer.
La maire (LR) de Calais Natacha Bouchart a évoqué un « vent de panique » chez les patients. « Cela fait huit jours que cela a commencé et vendredi (lorsque le régulateur britannique du médicament a indiqué avoir identifié 30 cas de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu ce vaccin), c’était le coup de grâce », a résumé l’élue. Elle a indiqué n’avoir qu’environ 70 rendez-vous prévus pour les prochains jours, alors que les créneaux dédiés aux autres vaccins se remplissent facilement.
« Il faut vraiment une campagne nationale pour expliquer que ce vaccin n’a pas plus de conséquences négatives que le Pfizer ou le Moderna », ajoute-t-elle, pointant une « très mauvaise communication qui a des conséquences lourdes », avec des annulations de rendez-vous.
Darmanin au secours du vaccin
Ce dimanche, lors d’une visite à l’hippodrome de Marcq-en-Baroeul (Nord) transformé en centre de vaccination, le ministre de l’Intérieur de Gérald Darmanin a pris le pouls de cette inquiétude et tenté de rassurer. « Nous devons faire attention aux craintes des Français », a-t-il noté, tout en soulignant que la vaccination constituait « le meilleur rempart contre ce virus qui tue tous les jours ». « Il est évident que tous les vaccins qui ont été validés par les instances sanitaires européennes et françaises sont des bons vaccins », a-t-il insisté.
Des responsables du centre ont expliqué au ministre que « quand 500 rendez-vous sont mis en ligne pour le vaccin Pfizer, ils partent en 5 minutes, alors qu’avec AstraZeneca, ça prend un jour et demi, voire deux jours ».
« Toutes les doses qui sont livrées sont injectées. On ne perd pas de doses », a assuré ce dimanche Arnaud Corvaisier, directeur général adjoint de l’ARS des Hauts-de-France. « Il y a sans doute encore de la pédagogie à faire sur ce vaccin pour qu’il puisse être considéré comme les autres par une partie de la population », a-t-il ajouté, reconnaissant « une ou deux situations un peu compliquées » ce week-end.