VACCINATIONLe retard de vaccination dans l’UE pourrait coûter 123 milliards d’euros

Coronavirus : Le retard de vaccination au sein de l’UE pourrait coûter 123 milliards d’euros en 2021

VACCINATIONPour la France, l’assureur Euler Hermes estime que le retard vaccinal pourrait coûter 21 milliards d’euros
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La note risque d’être salée… Le retard pris par l’Union européenne sur son calendrier vaccinal est désormais de sept semaines contre cinq début février, et pourrait coûter aux Etats membres près de 123 milliards d’euros en 2021, selon un calcul rendu public ce jeudi par l’assureur-crédit Euler Hermes.

L’UE s’est fixée pour objectif de vacciner 70 % de la population contre le Covid-19 d’ici la fin de l’été. Mais l’accélération du rythme des vaccinations, nécessaire pour y parvenir, est notamment entravée par les retards de livraison du vaccin du suédo-britannique AstraZeneca, et la lenteur des campagnes de vaccination.

Le retard pourrait coûter 21 milliards d’euros à l’économie française

Pour la France, Euler Hermes évalue également le retard vaccinal à sept semaines et ce retard va lui aussi en s’accentuant. Selon les experts de l’assureur-crédit, « chaque semaine de retard en matière de vaccination pourrait coûter trois milliards d’euros à l’économie française ». Avec sept semaines de retard, on arrivera donc à un coût de 21 milliards d’euros pour l’économie française pour cette année s’il n’est pas comblé.

En comparaison, le retard actuel de l’Allemagne, s’il n’est pas comblé, coûtera 20 milliards d’euros à son économie, celui de l’Italie 14 milliards et celui de l’Espagne 21 milliards, a indiqué Ana Boata, directrice de la recherche macro-économique chez Euler Hermes.

Les difficultés d’approvisionnement à l’ordre du jour du sommet européen

« C’est difficile de croire qu’on va fermer ce gap complètement parce qu’on est très en retard » en France, souligne-t-elle. Pour Ana Boata, ce retard remet aussi en cause la pertinence d’utiliser dès maintenant des fonds du plan de relance européen. « Il y a des incertitudes et des agents (économiques) qui n’ont pas la volonté de dépenser à cause de ces incertitudes », estime l’économiste.

« C’est pour cela que c’était important de ne pas avoir de retard, car plus vite on sort de la crise sanitaire et plus vite on peut stimuler de façon efficace », explique Ana Boata, les Etats-Unis et le Royaume-Uni étant à cet égard dans une meilleure situation que l’Union européenne.

Les difficultés d’approvisionnement en vaccins domineront les discussions d’un sommet des Vingt-Sept réunis ce jeudi en visioconférence. La Commission européenne a renforcé un mécanisme de contrôle des exportations des vaccins mis en place en janvier, suscitant les critiques de Londres mais aussi de pays membres de l’UE qui craignent des mesures de rétorsion.