Coronavirus en Occitanie : Longtemps épargnée, la région connaît « une dégradation brutale » de sa situation sanitaire
COVID-19•S’il n’est pas encore question de confinement, l’ARS Occitanie ne cache pas son inquiétude devant la dégradation de la situation sanitaireNicolas Stival
L'essentiel
- Longtemps stable, la situation sanitaire de l’Occitanie s’est récemment et brutalement dégradée.
- L’est de la région, le Gard en tête, reste globalement plus touché que l’ouest.
- La situation dans les Ehpad s’améliore, grâce à l’extension de la vaccination selon l’Autorité régionale de santé (ARS).
La situation de l’Occitanie est « inquiétante » sur le front du Covid-19. C’est le constat dressé ce mardi par Pierre Ricordeau, le directeur de l’agence régionale de santé (ARS). Bien sûr, ce 23 mars, les chiffres n’y sont pas les mêmes que dans l'Ile-de-France ou les Hauts-de-France reconfinés, où le « taux d’incidence dépasse les 400 cas pour 100.000 habitants, voire 500 ou 600 dans certains départements ».
Mais le responsable régional constate une « nette dégradation, rapide et même brutale » sur le front occitan, relativement épargné jusqu’à présent, et donc capable de recevoir des patients d’autres zones bien plus touchées. Le plateau, relativement stable depuis début février (autour de 150 cas pour 100.000 habitants), s’est transformé en « dégradation extrêmement rapide depuis quelques jours », avec un taux d’incidence d’environ 180, soit « 1.200 malades identifiés par semaine ».
77 % de variants anglais
Le taux de positivité a grimpé d’un point depuis début février (il est de 5,2% ce mardi), et le variant anglais représente quelque 77 % des contaminations, contre moins de 2 % pour les variants brésilien et sud-africain.
Avec le temps de latence entre nouveaux cas et hospitalisations (environ deux semaines), l’ARS s’attend « à une augmentation significative à partir d’un niveau élevé, sachant que la baisse du nombre d’hospitalisations s’est arrêtée ».
Bien sûr, ces données globales cachent des disparités géographiques. La situation est globalement plus tendue à l’est qu’à l’ouest. Le Gard affiche un taux d’incidence supérieur à 250, alors que l’Hérault, la Lozère et le Tarn-et-Garonne dépassent les 200. Seul le Gers reste en dessous de 100.
« Mais la tendance est à la dégradation générale, observe Pierre Ricordeau. Voici trois semaines, trois départements sur 13 voyaient augmenter leur taux d’incidence. Aujourd’hui, ils sont tous dans ce cas. Et toutes les tranches d’âge sont concernées. » Même les plus de 65 ans voient leur courbe reprendre de l’altitude.
Le rayon de soleil vient des Ehpad, dont 92 % des résidents ont eu droit au moins à une première injection de vaccin, contre 10 % pour l’ensemble de la population occitane, et où le nombre de cas est en forte baisse. « La voie de sortie de l’épidémie passe par l’accélération de la vaccination, reprend le directeur de l’ARS. C’est dur, c’est long mais ce n’est pas sans issue. »
La question des lits de réanimation
En attendant de voir le bout du tunnel, il faut donc serrer les dents et compter les lits de réanimation, occupés « autour de 85 à 86 % sur l’ensemble de la région ».
« Plus de 40 % sont mobilisés pour des malades Covid », précise Pierre Ricordeau, selon lequel des mesures de confinement en Occitanie ne sont pas encore d’actualité, même dans le Gard. Méfiance toutefois. Comme dans le football, tout va très vite avec le Covid-19.