En Occitanie, si la tendance est à la stabilisation des cas de Covid-19 détectés au sein de la population, dans les Ehpad le niveau reste très haut. La semaine dernière, le nombre de résidents des maisons de retraite affectés par le coronavirus avait atteint celui du mois d’octobre. « Nous avons en Haute-Garonne, 18 clusters dans des Ehpad dont deux ou trois cas avec plus de 50 % des effectifs touchés. Le variant britannique est aussi présent dans quatre établissements », expose le docteur Hélène Villars, gériatre au CHU de Toulouse.

Pourtant, certains de ces Ehpad avaient déjà vacciné leurs résidents et une partie de leur personnel au cours des derniers jours. « Ces établissements ont été touchés, notamment par le variant anglais, entre deux doses de vaccin. Il y a aussi de la malchance, certains de ces Ehpad avaient été peu touchés et les résidents n’avaient jamais été en contact avec le coronavirus », poursuit celle dont le service coordonne « l’équipe mobile Ehpad » qui intervient lors des infections dans ces structures.

Depuis la première vaccination réalisée le 5 janvier dernier, 70 % des pensionnaires des Ehpad de la Haute-Garonne ont reçu leur première dose, soit environ 5.000 personnes âgées, soit près de la moitié de ceux qui ont reçu une première dose, et 2.000 personnels soignants. Les résidents sont pour l’heure 500 à avoir reçu leur seconde dose.

Au regard des chiffres, la vaccination n’a pas encore l’impact désiré pour faire infléchir l’épidémie. « Le 22 février, tous devraient avoir eu leur deuxième dose. Nous devrions avoir les effets de la vaccination à la mi-mars », prédit la gériatre. D’autant que selon elle, s’il y avait pas mal de personnel soignant plutôt sceptique en fin d’année dernière, désormais la tendance s’inverse et ces derniers sont disposés à s’inscrire sur les listes d’attente pour se faire vacciner.

Tests systématiques dans des Ehpad

Des établissements font aussi le choix de tester systématiquement leurs salariés lors de leur retour de congés ou de manière hebdomadaire afin de limiter les risques de contagion. Et le déploiement des tests salivaires, en particulier pour les personnes âgées, tend à faciliter ce genre de dispositif préventif.

Reste que près de 2.500 pensionnaires d’Ehpad ne sont toujours pas vaccinés, soit par méfiance, soit parce qu’ils ont eu le Covid-19 au cours des trois derniers mois ou qu’ils étaient cas contacts récemment. « Pour l’instant il n’y a pas d’obligation vaccinale pour rentrer en Ehpad, mais cela peut-être une idée, comme il est obligatoire pour les personnels hospitaliers d'être vaccinés contre l’hépatite B. Après nous sommes plusieurs à dire qu’il ne faut pas poursuivre le risque zéro, surtout si cela dure plusieurs années, il faut rester dans quelque chose d’humains », conclut Hélène Villars.