Coronavirus : « Dans les dépistages de masse, les tests salivaires sont très intéressants » selon un virologue
EPIDEMIE•Le CHU de Toulouse a mené une étude comparative entre les tests nasopharyngés et les tests salivaires, une alternative quasiment aussi efficace… et moins douloureuseBéatrice Colin
L'essentiel
- L’épidémie de coronavirus connaît une recrudescence ces derniers jours.
- Alors que les tests nasopharyngés sont la référence, les tests salivaires selon la technique PCR ont fait l’objet d’une étude menée par le CHU de Toulouse pour comparer leur efficacité.
- Si « la sensibilité qui est un petit peu inférieure au test nasopharyngé », les résultats sont bons assure le Pr. Jacques Izopet du laboratoire de virologie, qui préconise leur utilisation dans les dépistages de masse.
Alors que l’épidémie de coronavirus connaît une recrudescence dans le pays, la doctrine reste celle du « tester, isoler, tracer », associée aux gestes barrières et à la vaccination. Pour dépister, les laboratoires ont recours aux tests nasopharyngé, qu’il soit PCR ou antigéniques. Mais pour faciliter les prélèvements, le recours aux tests salivaires est de plus en plus plébiscité. Et s’affichent comme une solution alternative, notamment auprès de certains publics comme les enfants, au moment où Olivier Véran vient d’annoncer l'objectif de tester un million d'élèves et d’enseignants chaque mois.
Moins invasifs, et donc douloureux, certains donnent des résultats quasi-identiques aux tests classiques selon le professeur Jacques Izopet, chef de service du laboratoire de virologie au CHU de Purpan. Avec ses équipes, il a mené une étude sur le sujet qui doit faire l’objet d’une publication future. « Nous avons eu une première expérience lors de la première vague et au mois de septembre nous avons réalisé une étude de plus grande ampleur permettant d’évaluer la performance des tests PCR réalisés sur un prélèvement salivaire », souligne ce spécialiste.
Plus de 300 personnes ont ainsi été doublement testées. « Nous avons testé en parallèle des prélèvements nasopharyngé et des prélèvements sur la salive et nous avons eu de très bons résultats. Nous avons une sensibilité qui est un petit peu inférieure au test nasopharyngé, mais supérieure à ce que proposent les tests antigéniques. Clairement, la même technique PCR qu’elle soit réalisée sur un prélèvement nasopharyngé ou un prélèvement salivaire donne des résultats sensiblement identiques », affirme le praticien dont le laboratoire réalise à l’heure actuelle plus de 1.000 tests chaque jour.
Dépistage de masse
Pour que cette efficacité soit quasi similaire, le prélèvement doit être fait au cours des quatre premiers jours des symptômes. Les résultats de cette étude portent sur les tests salivaires analysés selon la technique PCR, et non sur les tests salivaires rapides basés sur la technique RT-LAMP qui viennent d’obtenir une autorisation de remboursement.
Pour l’heure, le laboratoire du CHU de Toulouse utilise déjà cette méthode de prélèvement, notamment pour des personnes pour qui doivent faire des tests de manière répétée. Si le test de référence reste le prélèvement nasopharyngé selon Jacques Izopet, « dans les opérations de dépistage de masse », « les tests salivaires seront très intéressants, à des fins épidémiologiques pour pouvoir identifier la fréquence de personnes infectées par le virus à un moment donné et réaliser des études moléculaires précises, en particulier des études de séquençage », conclut le spécialiste.