EPIDEMIEL'Assemblée vote le projet de budget de la sécu pour 2021

Coronavirus : L'Assemblée vote le projet de budget de la sécu pour 2021, plombé par la crise

EPIDEMIELe budget s'enflamme avec la crise sanitaire
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

La deuxième vague va encore alourdir la facture : l’Assemblée nationale a voté mardi un projet de budget de la Sécu où le Covid-19 a creusé des déficits abyssaux, qui risquent encore de s’aggraver avec le rebond épidémique.

Ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2021 a été adopté en première lecture par 326 voix pour, 204 contre et quatre abstentions. Le texte doit maintenant passer devant le Sénat. « Nous sommes sur la face nord de l’Everest en plein hiver, la visibilité est vraiment mauvaise », avait reconnu mardi dernier le ministre de la Santé Olivier Véran en ouvrant l’examen du texte.

Honorer l'engagement du Ségur de la santé

Traduction concrète : le projet entérine une demande de rallonge dès cette année de 2,4 milliards pour aider les établissements de santé, notamment l’ouverture de lits « à la demande » dans des hôpitaux confrontés à une hausse exponentielle des cas de Covid-19.

Cet argent doit aussi servir à honorer l’engagement du Premier ministre Jean Castex d’avancer à décembre des hausses de salaire du « Ségur de la santé » et une « survalorisation » des heures supplémentaires pour des personnels éprouvés par la première vague épidémique, à qui un surcroît d’effort est à nouveau demandé.

Et encore, la seconde vague n’est pas passée

Déjà plombé par des rentrées d’impôts et cotisations moindres ainsi que par des dépenses exponentielles, le déficit de la Sécu se dégrade encore davantage du fait de cette nouvelle enveloppe : 46,6 milliards d’euros cette année et quelque 28 milliards en 2021.

Cette ardoise ne tient pas compte des récents couvre-feux décrétés, à ce stade, dans 54 départements et en Polynésie. Si bien que le projet de budget pourrait déjà être caduc. Le retour à l’équilibre est compromis pour plusieurs années. Particulièrement mal en point, la branche de l’assurance maladie a prévu de provisionner 4,3 milliards pour les masques, les tests et les arrêts de travail, dont 1,5 milliard pour une campagne de vaccination.