Coronavirus à Montpellier : Qu’est-ce qu’un test antigénique ?
EPIDEMIE•Les professionnels de santé que nous avons interrogés voient de nombreux avantages à leur utilisationNicolas Bonzom
L'essentiel
- Des tests antigéniques Covid-19 sont actuellement expérimentés à Montpellier.
- Leur avantage : leur rapidité. Il ne faut que 15 à 20 minutes pour avoir un résultat.
- Mais ils présentent un problème : ils sont moins fiables que les tests PCR. Une personne testée positive grâce à un test antigénique doit d’ailleurs, dans le cadre de l’expérimentation, se faire confirmer son résultat grâce à un test PCR.
Edit: Une mise à jour a été effectuée ce lundi 19 octobre à 19h30, puisque le ministère de la Santé a, depuis la première publication de l'article, élargi l'autorisation des tests antigéniques, en validant notamment leur remboursement par la Sécurité sociale pour les personnes présentant des symptômes.
Les tests antigéniques sont (déjà) arrivés à Montpellier (Hérault). Et les professionnels de santé qui les utilise déjà, que 20 Minutes a rencontré vendredi, ne tarissent pas d’éloges sur la redoutable efficacité que ces nouveaux dispositifs pourraient avoir dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Mais d’abord, c’est quoi un test antigénique ? Ce nouvel instrument permet au patient de savoir rapidement si oui, ou non, il est atteint du Covid-19. Les tests expérimentés à Montpellier fonctionnent avec des prélèvements naso-pharyngés, comme les tests PCR traditionnels que proposent aujourd’hui les drives de dépistage. Mais, demain, ils pourront être salivaires. Leur avantage réside dans leur rapidité : 15 minutes à 20 minutes environ. Pourquoi ? Parce qu’ils ne passent pas par un laboratoire.
Comme un test de grossesse
Problème : leur fiabilité. Elle est de 93 % environ, moins que les tests PCR. Dans cette phase d’expérimentation menée dans l’Hérault, le patient dont le test antigénique est positif doit donc se faire confirmer sa contamination par un test traditionnel. « Le test antigénique vise à donner très rapidement une indication sur la présence éventuelle de protéines du virus dans l’échantillon prélevé », explique Alexandre Pascal, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) dans l’Hérault. Alors que le test PCR, lui, identifie, grâce à une machine spécifique, en laboratoire, le « matériel génétique ».
Ce nouveau test anti-Covid-19 fonctionne un peu comme un test de grossesse, avec un résultat à lire sur une bandelette colorimétrique. « Lorsqu’une femme pense être enceinte, elle achète un test dans une pharmacie, elle fait le test, et elle a une indication qui lui dit qu’elle est probablement enceinte, ou qu’elle ne l’est probablement pas, reprend le chef de l’ARS dans l’Hérault. Et si elle est probablement enceinte, elle faut qu’elle aille le faire confirmer, par une prise de sang. Dans cette phase expérimentale, c’est la même logique, même si les choses évolueront peut-être ensuite : si le test antigénique est positif, il faut le faire confirmer par un test PCR, qui donnera une réponse plus sûre et plus établie. » Mais pour l’instant, la quasi-totalité des personnes détectées positives par un test antigénique se sont vues confirmer le test par la voie traditionnelle.
« Un quart d’heure après… Mamie, dans les bras ! »
« Ce nouveau test ? C’est génial ! », se réjouit Jacques Finielz, le directeur de la maison de retraite protestante de Montpellier, qui les utilise. « Le résultat tombe en 15 minutes, vous n’attendez pas quatre ou cinq jours que le laboratoire se décide à prévenir votre médecin. C’est immédiat. Un salarié qui revient de congé, il sait tout de suite s’il peut travailler ou doit rentrer chez lui. Dernièrement, une centenaire a fêté son anniversaire. La famille était là, mais tout le masque était masqué, à distance. Si on avait pu tester tout le monde, un quart d’heure après… Mamie, dans les bras ! Ça change tout. Si on utilise ce test rapidement et suffisamment, on peut arrêter l’épidémie, j’en suis persuadé. »
Ces tests pourraient aussi faciliter considérablement le travail des urgentistes. Au CHU de Montpellier, les urgences gynécologiques et obstétriques les utilisent déjà. « Les résultats, qui tombent en 20 minutes, nous permettent d’orienter les patientes asymptomatiques vers des filières Covid-19 si le résultat est positif, explique Audrey Chabert, coordinatrice du Pôle enfants au CHU Arnaud-de-Villeneuve. Et si le résultat est négatif, de les laisser sur une filière non-Covid-19. Cela sécurise le parcours de la patiente et cela rassure le personnel. Il n’y a que des avantages sur la prise en charge. »
Quelque 400.000 tests antigéniques vont ainsi être expérimentés dans la région Occitanie. D’abord sur ces publics précis, les personnes qui vont subir une hospitalisation d’urgence et les personnes âgées dans les maisons de retraite, donc, mais aussi les étudiants.