Coronavirus : L’essai du vaccin de Johnson & Johnson suspendu en raison d’un participant malade
PANDEMIE•Les inscriptions en ligne pour recruter des participants dans le cadre de la phase 3 de l'essai sont suspendus dans la foulée20 Minutes avec AFP
Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson qui réalisait les essais cliniques expérimentaux contre le Covid-19 a annoncé qu’il interrompait « temporairement le dosage supplémentaire » dans tous ses essais cliniques. En cause : « une maladie inexpliquée chez un participant », a précisé le groupe dans un communiqué.
Cette suspension entraîne la fermeture du système d’inscriptions en ligne pour recruter des participants dans le cadre de la phase 3 de l’essai, tandis que le comité indépendant pour la sécurité des patients a été saisi.
« Une composante attendue de toute étude »
Des événements indésirables graves sont « une composante attendue de toute étude clinique, spécialement les études d’ampleur », a indiqué Johnson & Johnson. Les protocoles en vigueur dans la compagnie prévoient la suspension d’une étude afin de déterminer si l’événement indésirable grave est lié au médicament évalué et s’il est possible de reprendre l’essai.
Le recrutement de volontaires pour la phase 3 des essais cliniques de Johnson & Johnson avait débuté fin septembre, afin d’engager 60.000 participants sur plus de 200 sites aux Etats-Unis, et dans d’autres pays, ont annoncé le groupe et l’institut national américain pour la santé (NIH).
1,45 milliard de dollars de financement
Des essais se déroulaient également en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Mexique, au Pérou et en Afrique du sud. Johnson & Johnson était ainsi devenu le 10e groupe dans le monde à conduire des essais de phase 3 contre le Covid-19, et le 4e aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont accordé quelque 1,45 milliard de dollars de financement à Johnson & Johnson, dans le cadre de l’opération de la Maison Blanche pour produire des vaccins, l’opération Warp Speed.
Le vaccin d’AstraZeneca et de l’université d’Oxford interrompu aussi
Son candidat vaccin est basé sur une dose unique d’un adénovirus, responsable du rhume, modifié de telle sorte qu’il ne puisse se répliquer et combiné à une partie du coronavirus Sars-CoV-2 appelée protéine de pointe (ou « spike ») que celui-ci utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. Le laboratoire Johnson & Johnson avait eu recours à la même technique pour son vaccin contre la fièvre hémorragique Ebola, dont la commercialisation a été approuvée par la Commission européenne en juillet.
En septembre dernier, les essais cliniques du candidat vaccin contre le Covid-19 développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford, considéré comme l’un des plus prometteurs, avaient également été interrompus après qu’un participant britannique a développé une pathologie inexpliquée. Ces essais ont repris au Japon début octobre mais pas aux Etats-Unis où le géant pharmaceutique dit collaborer avec l’autorité du médicament.