VIDEO. Coronavirus à Marseille : Le « casse-tête » de la rentrée scolaire en pleine épidémie
CORONAVIRUS•Alors que la situation est particulièrement préoccupante sur le plan sanitaire à Marseille, les adjoints au maire en charge des écoles tentent de rassurer à quelques jours de la rentrée scolaireMathilde Ceilles
Comment organiser une rentrée scolaire dans une des villes où l’épidémie de coronavirus progresse le plus, qui plus est lorsqu’elle est connue pour compter de nombreuses écoles exiguës ? A Marseille, le 1er septembre a des airs de véritable « casse-tête », du propre aveu de Pierre Huguet, tout nouveau adjoint au maire en charge de l’éducation et des cantines scolaires.
Selon les derniers indicateurs cités ce lundi par le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, le taux d’incidence du coronavirus est de 145 pour 100.000 à Marseille, contre seulement 33 pour 100.000 de moyenne nationale. De même, le taux de positivité est nettement plus haut à Marseille (7,3 %) que sur l’ensemble du territoire national (3,5 %).
Opération grand nettoyage
Il s’agit désormais de tenter d’assurer la sécurité de 80.000 écoliers marseillais et du personnel qui s’occupera chaque jour de ces bambins, dans ce contexte inédit. Alors, ce mardi, la nouvelle majorité municipale, conduite par l’élue écologiste Michèle Rubirola, qui succède à 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin, a réuni la presse dans une petite école du deuxième arrondissement, pour répéter inlassablement un même message : tout est prêt, n’ayez crainte.
Les personnels municipaux ont été priés cette semaine d’effectuer un « grand nettoyage » pour reprendre les termes de Pierre Huguet. Ce dernier affirme que du matériel pour faire le ménage, des masques, du savon, du papier hygiénique ou encore de l’essuie-mains ont été livrés dans les 470 écoles publiques de la deuxième ville de France.
« Nous attendons les consignes »
« Il y a eu par le passé des cas où les parents étaient obligés d’apporter du papier toilette. C’est vrai que ça fait partie du minimum du minimum », tance Pierre Huguet, adjoint chargé de l’éducation et des cantines. Dans l’école Francois-Moisson qui a ouvert ses portes à la presse, une salle dédiée abrite un stock de produits désinfectants à destination du personnel de l’établissement. « Nous avons dans chaque école un stock pour tenir un trimestre en produit d’entretien », affirme Laurent-Xavier Grima, directeur de l éducation et de la jeunesse à la ville de Marseille.
Un peu plus loin, la cantine fait l’objet de toutes les attentions… et de toutes les questions. Car au-delà du matériel se pose désormais la question du quotidien tout proche d’une école en temps d’épidémie. Une véritable inconnue pour le personnel municipal, pas vraiment rassuré. « Nous allons accueillir 320 élèves de primaire dans cette cantine, confie Véronique, responsable du restaurant de l’école François-Moisson » Comment faire, concrètement ? « Nous attendons les consignes ». Malaise chez les élus qui coupent court à la conversation.
« Ça fait peur »
« Franchement, ça fait peur, soupire Marie Ruggiu, responsable du restaurant de l’école Jean-Jaurès, dans le 14e arrondissement, et déléguée syndicale CGT. Ce n’est pas évident. On ne sait pas combien d’enfants on va avoir dans les cantines, comme les inscriptions ne sont pas encore ouvertes. Dans certaines écoles, il manque des produits désinfectants. Je ne sais pas qui incriminer, mais franchement, on n’est pas prêt. »
« L’objectif est d’assurer les conditions optimales pour les personnels municipaux, répète Pierre Huguet. Tout a été fait pour qu’ils puissent assurer leurs missions de service public. Il s’agit de doter le personnel en masques mais aussi de les former. Des consignes à partir des protocoles sanitaires ont été données. Tout cela sera suivi au plus près. »