Si l’on avait encore des doutes sur la vitesse de propagation du coronavirus, le cas du Diamond Princess vient les lever. Une analyse génétique parue mardi révèle qu’une seule personne est probablement à l’origine des 700 contaminations à bord du paquebot, l’un des tout premiers foyers de la pandémie de Covid-19. Il fut placé en quarantaine pendant quatorze jours par les autorités japonaises le 3 février dans le port de Yokohama, après qu’un passager de 80 ans avait été testé positif.

Une même mutation du virus

Dans une étude parue dans la revue américaine PNAS, une équipe de l’Institut japonais des maladies infectieuses rapporte avoir séquencé le génome des virus prélevés sur 148 des passagers et membres d’équipage du navire. Elle montre que les personnes contaminées, sur les 3.711 à bord, partageaient une même mutation du coronavirus. Cela suggère que « la dissémination de SARS-CoV-2 à bord du Diamond Princess a comme origine un seul événement d’introduction, avant le début de la quarantaine ». Les contagions ont probablement commencé lors de grands rassemblements dans les parties communes, « où les passagers dansaient, chantaient, faisaient leurs courses et assistaient à des spectacles ».

Cela démontre, selon les auteurs de l’étude, l’intérêt des enquêtes génétiques pour comprendre le cheminement des infections. Les virus mutent en effet en permanence en se répliquant, ce qui permet toujours de reconstituer l’équivalent d’un arbre généalogique et de comprendre quelles précautions auraient peut-être permis de réduire les contagions.