Coronavirus : Les biologistes redoutent des délais plus longs en cas de tests sans ordonnance
DEPISTAGE•Le syndicat des biologistes met en garde contre une attente plus longue des résultats si le nombre de tests virologiques augmente20 Minutes avec AFP
«Cela va poser problème si la demande est importante ». Pour François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), l’accès aux tests virologiques de dépistage du Covid-19 sans ordonnance risque de provoquer un allongement des délais de résultats, alors que la situation est déjà « tendue ».
« Ce qu’on va encourager, c’est de permettre à toute personne, sans prescription médicale, même quand elle n’a pas de symptômes, si elle a un doute, une crainte, de pouvoir aller se faire tester », avait déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, au cours de son interview du 14 juillet.
« Cinq à sept jours » pour obtenir le résultat du test
Or, le président du SDB observe que dans les régions qui ont organisé récemment de larges campagnes de dépistage, comme dans les Hauts-de-France et l’Ile-de-France, « les délais s’allongent » déjà, avec parfois « cinq à sept jours » pour obtenir le résultat du test.
Ce qui coince selon lui, c’est le nombre de soignants pour réaliser les prélèvements et le nombre de plateformes habilitées à les analyser. « On n’a toujours que 117 plateformes autorisées en France sur 4.000 laboratoires [d’analyse médicale] », déplore-t-il.
Déjà possible pour les professionnels de santé
Le test de dépistage sans ordonnance est déjà possible pour les professionnels de santé, dans les établissements médicaux sociaux comme les Ehpad et pour les Français qui ont besoin d’un test pour prendre l’avion, sur présentation de leur billet, rappelle François Blanchecotte.
Il serait logique que, comme pour ces cas, il y ait « une prise en charge à 100 % » par la Sécurité sociale, mais cela ne sera possible que lorsqu’un arrêté aura été publié, et « il n’y a pas eu de discussion pour l’instant avec l’assurance maladie sur cette annonce présidentielle », précise-t-il.
Plusieurs aménagements ont été autorisés le week-end dernier pour augmenter les capacités de prélèvement et d’analyse. Selon un arrêté paru, samedi, au Journal officiel, les techniciens de laboratoire sont ainsi autorisés à réaliser les prélèvements nécessaires aux tests de diagnostic virologiques (par introduction d’écouvillon dans le nez) et plus seulement les biologistes médicaux.
Autoriser les prélèvements salivaires
Les préfets de département peuvent aussi autoriser certains étudiants en médecine ou en soins infirmiers à réaliser les tests au sein des laboratoires.
Par ailleurs, en cas de difficulté d’approvisionnement en tests, les laboratoires pourront, à titre dérogatoire, utiliser des dispositifs « ne disposant pas d’un marquage CE », sésame normalement indispensable pour être commercialisé.
Pour François Blanchecotte, une autre « piste d’amélioration » serait d’autoriser les prélèvements salivaires pour réaliser des tests virologiques, plus simples et plus rapides que les prélèvements naso-pharyngés. Ces prélèvements salivaires peuvent être réalisés à la maison, puis apportés au laboratoire.