Le syndicat Jeunes Médecins a annoncé mercredi avoir obtenu en justice « sa place légitime » au « Ségur de la santé », après une action en référé devant le tribunal administratif de Paris dont il a publié la décision. Absent de la liste des participants lors du grand raout de lancement le 25 mai, Jeunes Médecins a fait valoir son statut de syndicat représentatif acquis l’an dernier, afin de participer aux concertations censées aboutir d’ici mi-juillet.
Constatant « une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », la juge des référés a ainsi « enjoint au ministre des solidarités et de la santé [Olivier Véran] de convoquer le syndicat Jeunes Médecins aux négociations du "Ségur de la santé" et de lui assurer un traitement égal à celui des autres organisations syndicales représentatives », selon son ordonnance datée de lundi.
Mauvaise volonté ?
Le ministère, absent à l’audience samedi, a produit par la suite un courrier affirmant que Jeunes Médecins, qui représente des praticiens libéraux et hospitaliers jusqu’à 10 ans après leur thèse, « intègre bien le comité Ségur national », instance de coordination en lien avec quatre groupes de travail thématiques et diverses consultations régionales. Pointant « l’imprécision » de cette réponse, la juge somme le ministère d’inviter le syndicat « dans les groupes de travail portant sur les discussions des statuts pour lesquels [il] est considéré comme représentatif », en particulier celui consacré aux « carrières et rémunérations ».
Considérant qu'Olivier Véran lui avait « barré l’accès » au « Ségur de la santé », Jeunes Médecins a estimé dans un communiqué que « l’attitude du ministre interroge sur la réelle volonté de dialogue avancée par le gouvernement ». D’autres organisations ont déploré de ne pas être incluses dans le « comité national » ou les groupes de travail, notamment parmi les soignants libéraux (infirmiers, pharmaciens), mais aussi chez les cadres de santé et les représentants des centres de santé.