Japon : Un nourrisson souffrant d’une maladie du foie traité par cellules souches, une première mondiale
PEDIATRIE•Les médecins ont choisi cette option en attendant que le bébé ait suffisamment grandi pour recevoir une greffe de foie classique20 Minutes avec agences
C’est une première mondiale qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles options de médecine pédiatrique. Au Japon, des médecins ont réussi à greffer des cellules hépatiques dérivées de cellules souches embryonnaires chez un nouveau-né souffrant d’une maladie du foie, en octobre dernier.
Le nourrisson était atteint d’un trouble congénital du cycle de l’urée empêchant son foie de dégrader l’ammoniaque, un constituant toxique normalement transformé en urée pour être éliminé par voie urinaire. Mais âgé d’à peine six jours, l’enfant était trop petit pour subir une greffe de foie.
Une thérapie en attendant une greffe
Les médecins du Centre national pour la santé et le développement de l’enfant (NCCHD) à Tokyo ont alors décidé d’opter pour une thérapie de transition, en attendant que le bébé ait suffisamment grandi pour recevoir une greffe de foie classique. Ils ont injecté dans les vaisseaux sanguins de son foie 190 millions de cellules hépatiques saines fabriquées à partir de cellules souches embryonnaires (CSE) humaines.
Après ce traitement, « une augmentation de la concentration d’ammoniaque dans le sang n’a pas été constatée » chez le bébé, qui a pu bénéficier quelques mois plus tard d’une greffe d’une partie du foie de son père. Il a pu sortir de l’hôpital six mois après sa naissance.
Un dilemme éthique
C’est un « succès » pour le « premier essai clinique au monde utilisant des CSE pour un patient atteint d’une maladie du foie », s’est ainsi félicité le NCCHD dans un communiqué publié ce jeudi. Les cellules souches embryonnaires humaines sont récoltées à partir d’ovules fertilisés développés en « blastula », un amas d’environ 100 cellules, l’un des stades très précoces de la vie humaine.
Ce domaine prometteur de la recherche thérapeutique pose toutefois un dilemme éthique, car les blastulas sont détruites dans le processus d’extraction des cellules souches embryonnaires.