EPIDEMIELe futur vaccin Sanofi accessible aux Américains et aux Européens

Coronavirus : Les Etats-Unis n’auront pas la primeur d’un vaccin si l’Europe est aussi « efficace », annonce Sanofi

EPIDEMIEMercredi, le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, avait annoncé qu’il distribuerait en priorité aux Etats-Unis un éventuel vaccin
20 Minutes avec AFP

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Si l’Union européenne se montre « aussi efficace » pour financer son développement, l’éventuel futur vaccin contre le Covid-19 de Sanofi ne sera pas distribué prioritairement aux Etats-Unis, a déclaré Olivier Bogillot, le directeur général de Sanofi France, ce jeudi sur BFMTV.

« Les Américains sont efficaces en cette période. Il faut que l’UE soit aussi efficace en nous aidant à mettre à disposition très vite ce vaccin », a-t-il expliqué. Mercredi, le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, avait annoncé qu’il distribuerait en priorité aux Etats-Unis un éventuel vaccin, car les autorités américaines ont investi financièrement pour soutenir les recherches du géant pharmaceutique.

Les Européens devront « travailler aussi rapidement que les Américains »

Il avait précisé que cette avance pourrait être de quelques jours ou quelques semaines. Mais une telle éventualité a été jugée ce jeudi « inacceptable » par la secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, qui a dit avoir immédiatement contacté Sanofi. Interrogé à de multiples reprises sur un décalage entre Etats-Unis et Union Européenne, le patron de Sanofi en France s’est abstenu d’un démenti clair, assurant néanmoins qu’un tel traitement serait in fine « accessible à tous ».

« L’objectif, c’est que le vaccin soit disponible à la fois aux USA en France et en Europe de la même manière », a-t-il assuré. Mais, dans les faits, cela sera possible « si les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains », a précisé Olivier Bogillot.

Un vaccin disponible d’ici 18 à 24 mois

Or, « le gouvernement américain s’est fortement mobilisé très tôt financièrement », a-t-il souligné, soulignant que les USA avaient déjà prévu de verser « plusieurs centaines de millions d’euros ». Par contraste, « on est en pourparlers avec les autorités européennes (…) et certains Etats de l’UE comme la France et l’Allemagne pour accélérer les choses », a-t-il poursuivi, notant qu’il s’agissait aussi de faciliter les procédures réglementaires.

Concernant les recherches elles-mêmes, Olivier Bogillot a confirmé que l’objectif restait le développement d’un vaccin utilisable d’ici 18 à 24 mois, soulignant qu’un tel calendrier est extrêmement accéléré par rapport à la normale, qui tourne autour d’une dizaine d’années.