Coronavirus à Bordeaux : Le CHU développe un simulateur de prise en charge d’un patient Covid-19 pour aider les médecins
SANTE•Les médecins peuvent s’entraîner en présentiel mais aussi à distance pour prendre encore mieux les bonnes décisions face au virusClément Carpentier
L'essentiel
- Le CHU de Bordeaux en collaboration avec SimforHealth a mis au point un simulateur numérique de prise en charge d’un patient Covid-19.
- Tous les médecins qui le souhaitent peuvent réaliser des consultations virtuelles pour améliorer leur prise en charge.
- Cette rapide formation en trois temps peut aussi se faire à distance.
Se retrouver du jour au lendemain face à une maladie inconnue, ce n’est jamais simple. Même pour le plus brillant des docteurs. Pourtant, c’est bien ce qu’ont vécu des milliers de praticiens ces dernières semaines avec le Covid-19. Alors pour les aider, le CHU de Bordeaux et l’entreprise SimforHealth vient de développer un simulateur numérique de formation pour la prise en charge de patients ayant les symptômes du nouveau coronavirus.
Depuis cette semaine, n’importe quel médecin peut développer ses connaissances sur le virus grâce à cette plateforme. A distance ou même en présentiel avec des formateurs au CESU 33 (centre d’enseignement des soins d’urgence) à l’hôpital Xavier Arnozan à Pessac. « Tous les jours, on en apprend sur ce virus. Il est donc très important un enseignement dessus. Le simulateur s’y prête parfaitement bien car on peut l’ajuster selon les connaissances que nous avons », explique Yann Bubien, le directeur général du CHU. Tout le dispositif est reconnu par le Ministère de la Santé.
Une formation rapide en trois temps
Ce mercredi, six internes en médecine d’urgence ont pu tester le simulateur. Chacun face à son ordinateur et équipé une oreillette pour échanger son patient avatar : « C’est très pratique pour nous car au départ, cela n’a pas toujours été facile de gérer les patients. Là, on apprend certaines choses. Ça nous met en situation et c’est sécurisant pour nous et surtout le patient », confie Cécile à 20 Minutes. Bon son camarade Emmanuel, lui, a relevé tout de même qu’il « fallait un peu adapter son langage » avec l’avatar et utiliser des termes parfois assez précis et pas forcément fréquent dans la réalité. Un détail.
Pour le moment, les médecins intéressés peuvent s’entraîner sur trois niveaux de prise en charge : un rendez-vous chez un généraliste, un appel au SAMU et une consultation aux urgences. Bientôt, ils pourront aussi le faire sur une consultation pour une hospitalisation. A chaque fois, la situation se déroule en trois temps : une consultation classique de 15 minutes, un échange avec le formateur de 15 minutes et enfin un correctif si besoin. Des outils ont également été créés pour débriefer avec une personne même à distance.
L’objectif est maintenant de « rendre accessible ce simulateur sur toute la France », le docteur Julien Naud. Et il tient à le répéter, « cet outil est pour tous les médecins, que l’on soit interne ou médecin depuis cinquante ans ! C’est de l’entraide ! »