EPIDEMIETout le monde a un bon prétexte pour échapper au confinement à Lille

Coronavirus à Lille : Tout le monde a un bon prétexte pour échapper au confinement

EPIDEMIEMalgré les recommandations du président de la République, des Lillois flânaient encore dans les rues à l’heure du confinement
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Lundi soir, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé des mesures renforcées de limitation des déplacements pour lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. A partir de ce mardi, à midi, et pour au moins deux semaines, la consigne est de rester chez soi, sauf déplacement exceptionnel. Pour autant, les rues de Lille n’étaient pas totalement désertes.

Après de nombreuses semaines de mauvais temps, voila le soleil qui brille à nouveau dans le ciel de la capitale des Flandres. Histoire de narguer un peu les Lillois qui, comme l’ensemble de la population française, sont censés rester cloîtrés chez eux. Il faut le reconnaître, lorsque les douze coups de midi ont retenti au carillon du beffroi de la chambre de commerce, il n’y avait pas foule dehors.

« J’aimerais bien fuir mais je n’ai pas de solution de repli »

Mais ce n’était pas le désert non plus. Assise sur les marches de l’opéra, Johanna profite du soleil. « Mon train pour Paris a été annulé, du coup j’attends le prochain », explique-t-elle. En formation à Lille, elle part rejoindre sa famille : « Une fois là-bas, oui, je vais rester le plus possible chez moi. Mais je compte aussi aller me balader en tâchant d’éviter les autres personnes », reconnaît-elle.

A quelques mètres de Johanna, Isis peaufine aussi son bronzage. La jeune femme, étudiante en Belgique, semble un peu désœuvrée : « Je suis au courant des mesures de confinement. J’aimerais bien fuir mais je n’ai pas de solution de repli », glisse-t-elle. A l’instar de beaucoup de Parisiens, c’est la taille de son logement qui lui pose problème : « J’habite dans un 10 m2, je ne peux pas rester enfermée chez moi, ce n’est pas possible », lâche-t-elle.

File d'attente devant une boulangerie de Lille.
File d'attente devant une boulangerie de Lille. - M.Libert / 20 Minutes

Attestations de déplacement dérogatoires en poche, Arnaud et Aurélie patientent dans la file d’attente devant une boulangerie : « On fait partie de ceux qui ne peuvent pas télétravailler. Alors nous sommes venus au bureau et là on vient acheter notre repas de ce midi », déclare Arnaud. Ces deux employés du secteur bancaire s’étonnent de voir des gens dans la rue : « Ça dénote avec ce que l’on nous a demandé de faire », déplore Aurélie. Pour eux, pas question de flâner dans les rues en mangeant leurs sandwichs : « Nous serions restés chez nous si cela avait été possible. Là, on retourne directement au bureau », enchaîne Arnaud.

Des policiers pédagogues pour le moment

En tenue de sport, Marie revient de promener son chien. « J’ai imprimé l’attestation mais heureusement que j’ai le chien comme prétexte pour sortir. C’est difficile de rester enfermée, alors la promenade du chien, c’est ma soupape de sécurité », glisse-t-elle.

Quelques patrouilles de policiers à pied parcourent les rues du centre-ville. « Pour l’instant, il ne s’agit pas de verbaliser mais plutôt d’informer les gens qui ne seraient pas au courant des nouvelles mesures. On incite aussi les personnes à rentrer chez elles », explique-t-on à la direction départementale de la sécurité publique du Nord. Des contrôles aléatoires mobiles et d’autres, en points fixes, vont progressivement être mis en place au cours de la journée.