PLAN B« Soit les calanques, soit Netflix ! » Beaucoup de randonneurs à Marseille

Coronavirus : « C’était soit les calanques, soit Netflix ! » Beaucoup de randonneurs à Marseille

PLAN BLes restaurants, bars et cinémas sont fermés en raison de l'épidémie de coronavirus. De nombreux Marseillais ont donc décidé d'aller profiter du soleil dans le parc national des calanques, ce dimanche
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Des centaines de personnes randonnaient dans les calanques, ce dimanche – une fréquentation proche de celle d'une journée d’été.
  • Ce succès s’explique en grande partie par les interdictions liées à l’épidémie du coronavirus. Comme le résume une randonneuse, « on ne pouvait rien faire d’autre, tout était fermé. »

Un grand soleil, des bourrasques, des odeurs de pin et de romarin. Nous sommes au beau milieu du Parc national des calanques et, pourtant, Louisa s’inquiète : « Si quelqu’un a touché cette barrière en étant contaminé par le Covid-19, on peut l’attraper aussi ! » Son compagnon, Charles, tente d’endiguer la psychose : « Franchement, ici, tu ne risques rien. » Ils sont venus randonner pour « essayer d’évacuer tout ce stress du coronavirus. » Ils étaient des centaines à avoir fait ce choix, ce dimanche, dans un Parc national très fréquenté.

En milieu d’après-midi, le parking du col de la Gineste était saturé, comme en plein été. « J’avais vu un reportage qui expliquait qu’avec le confinement, les activités de plein air étaient très prisées en Chine, raconte Nathalie. En arrivant je me suis dit : "Ça y est, c’est pareil ici, tout le monde veut s’oxygéner." »

« Profiter du grand air avant d’être confiné à la maison »

Sur le chemin qui descend à la calanque d’En Vau, on croise une bande d’étudiants qui n’avait pas forcément programmé cette randonnée : « On ne pouvait rien faire d’autre, tout est fermé », soupire Laura, la cheffe de bande. « C’était soit les calanques, soit Netflix », sourit Thomas, qui estime qu’il « y a vraiment beaucoup de monde, car les gens se sont rabattus sur la randonnée. »

« On a vérifié sur Internet, on a vu qu’on avait le droit, que le Premier ministre conseillait de prendre l’air, note une autre Nathalie, venue avec sa fille. On s’est dit qu’on allait profiter du grand air avant, peut-être, de se retrouver confiné définitivement à la maison. » Pas « alarmiste », elle prend quand même ses précautions et se tient à bonne distance du journaliste qui l’interviewe.

« On essaye de ne pas trop se coller les uns aux autres, il faut respecter les gestes barrières », sourit cette affable quadragénaire. « Éloignez-vous ! », intime carrément une petite dame paniquée : « Je suis venue pour me détendre car je suis très angoissée par le coronavirus. Restez à 1,50 m ! »

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Un comportement qui n’étonne pas Lionel, grimpeur qui a déjà usé plusieurs paires de chaussons dans les calanques :

« Je trouve que les gens sont sur la défensive aujourd’hui, ils mettent beaucoup plus de distances que d’habitude. Personne ne se dit bonjour, personne ne discute. On sent une certaine froideur : je pense que c’est de la peur. » »

Les enfants de Sébastien ont ainsi du mal à trouver des petits partenaires pour improviser « deux trois prises de catch. » Leur papa voulait « les faire se dépenser un peu avant de passer la semaine enfermés à la maison. » Les calanques étaient la solution de facilité. Et selon un des petits, « le coronavirus meurt au soleil ! [c'est faux] »