EPIDEMIE« Nous sommes prêts »… Le CHU de Rennes se veut serein face au coronavirus

Coronavirus en Bretagne : « Nous sommes prêts », assure le CHU de Rennes qui se veut serein

EPIDEMIEDans son discours, le président de la République Emmanuel Macron a félicité le personnel soignant, tout en le préparant à une activité intense et prolongée
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Dans son discours, le président de la République Emmanuel Macron a fait savoir que certains actes chirurgicaux seraient reportés pour faire face au Covid-19.
  • Au CHU de Rennes, on aborde l’épidémie de coronavirus avec sérénité. « Nous sommes prêts », assure la direction du premier hôpital breton.
  • Au total, 48 lits pourront être mobilisés en réanimation. Deux de ces lits sont actuellement occupés par des malades du coronavirus.

«La situation peut paraître très anxiogène. Il ne faut pas paniquer, simplement rappeler les bons réflexes à chacun ». Le ton est calme, posé. Infectiologue au sein du CHU de Rennes, Matthieu Revest veut avant tout rassurer la population. Le discours solennel du président de la République jeudi soir, les fermetures des écoles, les annulations d’événements en pagaille ou encore les mesures de confinement pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus tendent à créer un climat de tension. Mais dans l’esprit de la direction du plus grand centre hospitalier de Bretagne, on se veut serein. « Nous sommes prêts », prévient sa directrice Véronique Anatole-Touzet. « Nous avons l’habitude des gestions de crises​, nous avons des exercices réguliers pour cela. Nous y sommes entraînés ».

Lors de son discours aux Français jeudi soir, le président de la République Emmanuel Macron avait insisté sur le rôle primordial du personnel médical dans cette crise, annonçant même le report de tous les actes chirurgicaux non-urgents. « Nous avons entamé un plan de déprogrammation des consultations non-urgentes. Les gens n’ont pas besoin de nous appeler. Les secrétariats les contacteront pour leur expliquer. Ce sera du cas par cas », promet la directrice de l’établissement qui rappelle au passage que « toutes les interventions nécessaires, notamment cardiaques ou neurologiques, seront maintenues ». Vendredi, les personnels de l’hôpital rennais ont appris que les établissements scolaires et accueils de petite enfance resteront ouverts pour accueillir leurs enfants et leur permettre d’exercer. « Nous travaillons beaucoup mais les personnels sont très volontaires. Nous devons surtout nous préparer à exercer dans la durée », prévient l’infectiologue Matthieu Revest.

Le nombre d’appels au 15 a explosé

Jeudi, après l’annonce de l’apparition d’un foyer à Bruz, près de Rennes, le nombre d’appels au 15 a explosé, atteignant 700 conversations uniquement liées au Covid-19. Ce vendredi soir, 34 cas étaient recensés en Ille-et-Vilaine et 100 dans le Morbihan, zone de circulation active du virus. « Notre première mission, c’est de protéger l’hôpital, de protéger les urgences, pour qu’ils n’aient à traiter que les cas les plus graves. Cela fonctionne bien », assure le professeur Louis Soulat, chef du service gérant le Samu 35. Ce dernier tient à relativiser le nombre de cas graves. « Dans le département, nous transportons deux à trois cas par semaine pour l’instant, pas plus ». Le reste des patients est invité à respecter des règles d’hygiène strictes et de confinement afin de limiter la propagation.

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Face à l’imprévisible étendue de l’épidémie, le CHU s’est cependant préparé à un accueil plus conséquent de malades atteints de formes graves du coronavirus. Au total, 48 lits pourront être réquisitionnés en réanimation. Aujourd’hui, deux sont occupés par des personnes atteintes du Covid-19. « Quarante-huit lits, on ne se rend pas compte, mais c’est énorme. L’immense majorité des malades ne présentent que des symptômes bénins ».

« Si tout le monde s’y met, on s’en sortira »

Si la direction de l’établissement affiche une réelle sérénité, elle reconnaît cependant que ses effectifs sont déjà très mobilisés par l’épidémie. Le laboratoire de virologie effectue ainsi plus d’une centaine de tests par jour uniquement pour le coronavirus. « Il y a un vrai rôle à jouer pour la population. Si tout le monde s’y met, on s’en sortira », promet le docteur David Travers, vice-président de la commission du CHU.