EPIDEMIELe coronavirus pourrait engendrer un risque de pénurie de médicaments

Coronavirus : Pas de pénurie de médicaments à ce stade, mais un risque à plus long terme

EPIDEMIEL’Agence européenne du médicament a commencé à identifier les médicaments à usage humain ou vétérinaire les plus à risque
20 Minutes avec AFP

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Si l’épidémie de coronavirus n’impacte pas les stocks de médicaments pour le moment, des pénuries ou des difficultés d’approvisionnement « ne peuvent pas être exclues » dans le futur, a prévenu l’Agence européenne du médicament (EMA), sur son site ce mardi.

Aucun problème n’a été signalé à ce stade, mais l’Agence européenne du médicament a commencé, pour parer à cette éventualité, un travail d’examen des médicaments à usage humain ou vétérinaire afin d’identifier les plus à risque, alors que la grande majorité des principes actifs nécessaires à leur fabrication viennent d’Asie.

Arrêts des usines de fabrication et restrictions des transports

Un comité exécutif vient d’être créé au sein de l’Union européenne, regroupant l’EMA, la Commission européenne et les autorités compétentes de chaque pays membre, consacré aux pénuries de médicaments causées par « des événements majeurs », explique l’Agence.



Dans le cadre du Covid-19, ce comité exécutif va identifier et coordonner les actions européennes mises en place pour protéger les patients en cas de risque de pénurie, provoquée par exemple par les mises à l’arrêt temporaires des usines dans les zones touchées par l’épidémie, ou par des restrictions de transport ayant un impact sur les livraisons. Ce comité « va également s’assurer que les patients et les professionnels de santé à travers l’Europe soient informés de façon constante et transparente des risques et des actions prises pour y remédier », précise l’EMA dans son communiqué.

Un problème récurrent hors épidémie de coronavirus

Les tensions d’approvisionnement des médicaments se sont amplifiées ces dernières années, et cela même hors contexte d’épidémie. Les causes sont variables, avec notamment la hausse de la demande mondiale et une forte concentration des sites de production des principes actifs en Inde et en Chine. En France, toujours hors contexte d’épidémie, les anti-infectieux (comme les vaccins ou antibactériens) et les médicaments du système nerveux sont parmi les classes de médicaments les plus touchées par les ruptures de stocks, selon le Leem, la Fédération de l’industrie pharmaceutique.

Mi-février, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn avait demandé à l’Agence du médicament française de faire procéder à une « analyse de risque » afin d'« identifier toutes les ruptures possibles d’approvisionnement en médicaments​ lorsqu’il y a un lien avec la Chine ». A ce stade, la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique a indiqué n’avoir toutefois enregistré aucun problème d’approvisionnement des pharmacies en raison du coronavirus.