Coronavirus : Comment le CHU de Nice se tient prêt face à l'épidémie
SANTÉ•Une première unité de prise en charge des patients suspects a été ouverte lundi à l’hôpital L’ArchetJonathan Hauvel
L'essentiel
- Les cas de coronavirus se multiplient de l’autre côté de la frontière, en Italie, où le virus a fait onze victimes.
- Dans les Alpes-Maritimes, l’hôpital L’Archet (CHU de Nice) sera autonome dès vendredi matin pour diagnostiquer les cas suspects.
«Le CHU est prêt et mobilisé. » Charles Guepratte, directeur général du CHU de Nice, s’est voulu rassurant ce mercredi midi, alors que le coronavirus a fait onze morts en Italie et la première victime française.
Pour l’heure, aucun cas avéré du Covid-19 n’a été déclaré dans les Alpes-Maritimes. Toutefois, les cas de suspicion se multiplient. « Nous sommes actuellement à six patients. On arrivera probablement à dix dans les heures à venir », a détaillé Dr Elisa Demonchy, responsable du service dédié au coronavirus.
Première étape : appeler le 15
Avant d’être pris en charge, les patients qui présentent les symptômes du coronavirus (à savoir des problèmes respiratoires et de la fièvre) et qui reviennent des zones à risques (Italie, Chine) doivent appeler le centre de régulation en composant le 15. « Le centre nous contacte et on classe les cas ensemble. En fonction, on les dirige vers l’hôpital L’Archet où on leur donne un point de rendez-vous et où on vient les chercher pour les amener dans le service, masqués et protégés », précise l’infectiologue.
Ce point de ralliement, c’est un bâtiment Algeco qui avait été réaménagé en 2015 sur le parking de l’hôpital Archet 1, dans le cadre de la prévention contre le virus Ebola.
Six heures d’incertitude minimum
Après le confinement en chambres individuelles, des prélèvements sont réalisés. Deux heures sont nécessaires pour les acheminer à Marseille, seul service de la région, pour l’heure, habilité à réaliser ce diagnostic. Un diagnostic qui, techniquement, prend environ quatre heures. Soit six heures d’attente et d’incertitude minimum pour les patients présents à l’hôpital L’Archet.
« À partir de vendredi, nous devrions être totalement autonomes. En tant qu’hôpital de première ligne, nous serons en mesure de procéder aux tests pour l’ensemble des patients suspects du département des Alpes-Maritimes et d’une partie du Var », a annoncé ce mercredi Charles Guepratte.
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Pas de traitement curatif
Si les résultats du dépistage sont négatifs, les patients sont libérés. S’ils sont positifs, ils sont accueillis dans un service dédié du CHU. « Ils seront bien évidemment séparés de ceux admis pour suspicion », précise le Dr Demonchy.
Commence alors la phase de suivi. « Malheureusement, on n’a pas de molécules curatives sur les virus comme peuvent être utilisés les antibiotiques contre les bactéries », fait savoir le Dr Eric Cua. Quant à l'utilisation de chloroquine pour traiter le coronavirus, l’infectiologue du CHU de Nice préfère attendre d’avoir connaissance des preuves scientifiques de son efficacité avant de se prononcer.
La deuxième ligne se tient prête
Après avoir ouvert une première unité lundi 24 février, le CHU de Nice se prépare à faire de même si une seconde se révèle nécessaire. En cas de saturation, des structures de « seconde ligne » à Cannes, Grasse, Antibes ou encore à Saint-Laurent-du-Var, pourront également être sollicitées.
Face à la multiplication des cas en Italie, la ville de Nice a annoncé ce mercredi après-midi qu’elle abrégeait son carnaval par mesure de précaution. Une annulation suivie quelques minutes plus tard par celle de la Fête du citron à Menton.