SANTELes Nordistes moins bien soignés qu’ailleurs en France, selon un sondage

Hauts-de-France : Un sondage montre que les Nordistes sont moins bien soignés que le reste des Français

SANTEDans les Hauts-de-France, les inégalités face à l’accès aux soins se creusent pour les habitants les plus indigents, selon un sondage commandé par France Assos Santé
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L'essentiel

  • Un sondage BVA dévoile les disparités face à l’accès des soins dans la région des Hauts-de-France.
  • Selon l’enquête, un tiers des sondés bénéficiaires de la complémentaire solidaire se sont déjà vus refuser un rendez-vous médical à cause de leur situation financière.
  • La région expérimente un nouveau système de garde pour pallier les déserts médicaux et venir en aide aux populations les plus démunies.

«Selon que vous serez puissant ou misérable… », vous serez soigné différemment. Ce fait n’est pas nouveau, et pourtant, les disparités face à l’accès aux soins continuent de se creuser entre les différentes couches sociales des Hauts-de-France, notamment dans les déserts médicaux.

Refus d’auscultation de certains patients jugés trop indigents, aggravation de l’état de santé en cas de manque de consultations, ou encore dépassements d’honoraires abusifs sont autant de points noirs relevés par un sondage de l’institut de sondage BVA. Ce dernier a mené une enquête auprès de 800 personnes dans la région Hauts-de-France, à la demande du réseau France Assos Santé*.

Les plus pauvres sont aussi les moins bien soignés

L’offre de soins médicaux varie selon les revenus des patients. Le sondage BVA en veut pour preuve un chiffre désolant : un tiers des sondés bénéficiaires de la complémentaire solidaire (anciennement CMU-C et ACS), se sont déjà vus refuser un rendez-vous médical en raison de leur situation.

Aujourd’hui, 43 % des habitants des Hauts-de-France attestent avoir décalé ou reporté un rendez-vous médical à cause de difficultés financières. Or, repousser une nécessaire consultation peut mener à des incidences physiques ou psychologiques importantes, voire irréversibles. Près d’un habitant de la Somme sur cinq affirme notamment avoir eu des complications nécessitant une prise en charge aux urgences après avoir subi un report de soins.

Subissant notamment de plein fouet l’arrivage massif de cette population mise sur la touche, les urgences sont dépassées. En effet, faute de rendez-vous médical auprès de leurs médecins traitants, 20 % des Picards s’y rendent régulièrement, sans passer par un généraliste ou un spécialiste.

Dépassements d’honoraires croissants des spécialistes

Ces médecins spécialistes, à l’instar des ophtalmologues ou des gynécologues, ne lésinent pas, quant à eux, sur les dépassements d’honoraires. C’est un constat national, exacerbé dans les Hauts-de-France et en particulier dans l’Oise. Sept habitants de ce département sur dix déclarent avoir subi une augmentation de leurs factures de soins par rapport au coût annoncé au départ.

Les plus mal lotis, tous départements de la région confondus, restent les plus de cinquante ans, qui pâtissent à hauteur de 80 % des dépassements des honoraires de leurs spécialistes. Cette population vieillissante est pourtant celle qui sollicite le plus d’attention médicale.

Un nouveau système de garde dans les Hauts-de-France

Pour pallier l’absence partielle ou totale des médecins dans les zones désertées, où chaque cabinet médical présente une liste d’attente interminable, il existe un système de garde experimenté dans la région Hauts-de-France, et bientôt censé être généralisé à toute la France. Ce numéro permet de contacter un médecin la nuit et le week-end.

Le sondage BVA révèle cependant que six habitants des Hauts-de-France sur dix ignorent encore l’existence de ce service mis en place en septembre. Le volet de la communication n’est donc pas négligeable selon France Assos Santé ; un défi de taille pour le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran.

* France Assos Santé est constituée de 75 associations dans le domaine de la santé.

Vous pouvez contacter le numéro de garde au 116 117, de 20h à 8h en semaine et à partir de midi du samedi au lundi, 8h.