Huit cas mortels de maladie de Borna ont été nouvellement identifiés en Allemagne chez des patients souffrant d’encéphalite virale jusqu’alors inexpliquée, indiquent des chercheurs dans une étude publiée ce mercredi dans The Lancet Infectious Deseases. Tous les patients chez lesquels le virus a été diagnostiqué sont morts entre 1999 et 2019 et vivaient dans le sud du pays.

La maladie de Borna, qui doit son nom à une ville allemande, a été décrite à la fin du XVIIIe siècle. Il s’agit d’une inflammation du cerveau et des méninges non purulentes affectant notamment les chevaux et moutons. L’hôte réservoir du virus est la musaraigne bicolore à dents blanches, un petit animal sauvage insectivore au nez pointu, parfois confondu avec une souris.

Des signes de maladie cérébrale

Les symptômes chez les personnes infectées commencent par de la fièvre, des maux de tête et de la confusion. Ils se poursuivent par des signes de maladie cérébrale tels qu’une démarche instable, des pertes de mémoire, des convulsions et une perte de conscience progressive. Dans les nouveaux cas identifiés, l’état des patients s’est rapidement détérioré après leur admission à l’hôpital, entraînant un coma profond et la mort. Les huit patients sont décédés dans les 16 à 57 jours suivant leur hospitalisation.

Les auteurs ont toutefois admis une limite à leur étude : ils n’ont pas pu établir une voie exacte de transmission des musaraignes aux humains. Cependant, les informations disponibles sur 14 patients montrent un contact avec des animaux, la vie en milieu rural ou suburbain, des travaux agricoles et d’autres activités de plein air pour la plupart d’entre eux. Les chercheurs suggèrent ainsi d’effectuer plus souvent des tests de dépistage en cas de troubles du système nerveux d’évolution rapide et de cause inconnue. L’objectif est de pouvoir établir la véritable étendue de l’infection chez les humains.