CIGARETTE ELECTRONIQUELes fumeurs « ne doivent pas hésiter » à passer au vapotage

Les fumeurs « ne doivent pas hésiter » à passer au vapotage, indique l’Académie de médecine

CIGARETTE ELECTRONIQUEL’Académie de médecine a peur d’une crise de confiance des vapoteurs français après la crise sanitaire aux Etats-Unis
Un homme en train de vapoter (image d'illustration).
Un homme en train de vapoter (image d'illustration). - Caro / Schuelke /SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Que les futurs vapoteurs se rassurent. En plein scandale sanitaire aux Etats-Unis, l’Académie de médecine a publié un avis ce jeudi à destination des fumeurs qui envisagent de passer à la cigarette électronique : ce système, « utile à l’arrêt du tabac », est mieux contrôlé en France qu’outre-Atlantique.

L’institution s’inquiète des effets pervers que pourrait provoquer la « crise de confiance » dans le vapotage, liée à la « soudaine épidémie de pathologies pulmonaires » observée aux Etats-Unis et au rapport prudent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), considérant les e-cigarettes comme « incontestablement nocives ».

Des normes de « qualité » et de « sécurité »

D’après un sondage BVA réalisé pour l’association pro-vapotage Sovape en septembre, trois Français sur cinq pensent désormais que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer, à rebours du consensus scientifique. « Cette crise de confiance pourrait causer la mort de milliers de fumeurs alors que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs », craint l’académie dans un communiqué.

Elle fait valoir qu’en France, « les cigarettes électroniques relèvent de normes de qualité et de sécurité, à l’inverse des Etats-Unis », et que la « cause principale » de l’épidémie d’atteintes pulmonaires aux Etats-Unis est un « détournement » de l’usage des cigarettes électroniques avec un « contenu nocif » (probablement une huile de vitamine E ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir). L’académie ajoute que le vapotage « aide à l’arrêt et à la diminution de la consommation de tabac » et souligne qu’on ne fait pas face en France à un « mésusage » de ce produit par les mineurs, comme c’est le cas outre-Atlantique, du fait d’un « défaut de réglementation ».

Ni goudron, ni monoxyde de carbone

Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide à l’intérieur de la cigarette électronique. Les liquides contiennent, la plupart du temps, de la nicotine. Cette substance fortement addictive également présente dans le tabac peut affecter le développement du cerveau avant 25 ans et, selon certaines études, avoir un effet néfaste sur celui des adultes.

En revanche, les liquides vapotés n’incluent pas de nombreuses substances dangereuses que l’on trouve lorsque l’on fume du tabac, comme le goudron (cancérigène) ou le monoxyde de carbone (facteur de maladies cardiovasculaires). Mais la vapeur contient des particules fines qui pénètrent les poumons. Il y a de « nombreuses substances potentiellement toxiques », a conclu un rapport des Académies américaines des sciences, publié en 2018. Il faudra toutefois attendre des études sur plusieurs décennies pour avoir la certitude des effets à long terme de ces substances sur les cellules du corps.