Compléments alimentaires : Diabétiques, enfants, ados ou femmes enceintes doivent éviter la berbérine
ALIMENTATION•Contrairement à la France, certains pays européens ont interdit cette substance ou l’ont réglementée, comme en Belgique20 Minutes avec AFP
La berbérine peut entraîner des risques pour la santé de certaines catégories de populations, prévient l’Anses ce lundi. Les diabétiques, les enfants, les ados, les femmes enceintes ou qui allaitent, les personnes souffrant de troubles hépatiques ou cardiaques sont concernées et doivent éviter de prendre ces compléments alimentaires à base de plantes, conseille l’agence de sécurité alimentaire.
La consommation de ces compléments « peut entraîner des risques de troubles gastro-intestinaux, d’hypoglycémie et d’hypotension », affirme l’Anses. Elle attire aussi l’attention des professionnels de santé sur la capacité de la berbérine à interagir avec de nombreux médicaments, ce qui peut compromettre leur efficacité.
Une sécurité « non garantie »
Ces produits sont utilisés principalement contre l’excès de cholestérol et du taux de sucre sanguins, bien qu'« aucune allégation santé » vantant ces propriétés ou d’autres « ne soit autorisée au niveau européen ». La berbérine est un alcaloïde végétal présent dans différentes plantes utilisées dans les compléments alimentaires.
Selon l’Anses, « compte tenu des données toxicologiques disponibles et des concentrations observées dans les compléments recensés, la sécurité d’emploi de ces compléments alimentaires ne peut être à ce jour garantie. » L’Anses a été sollicitée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour établir des conditions de sécurité d’emploi de ces compléments alimentaires à base de plantes ou préparations de plantes contenant de la berbérine en France.
La berbérine réglementée en Belgique
En Europe, la réglementation de l’usage de berbérine dans les compléments alimentaires varie selon les pays : autorisé dans certains, interdit dans d’autres ou faisant l’objet de restrictions, comme en Belgique où une dose journalière maximale à 10 mg a été fixée. En France, en revanche, aucune dose journalière maximale n’est définie, mais l’étiquetage doit comporter un avertissement déconseillant l’emploi de ces produits aux femmes enceintes.
L’agence sanitaire confirme des « effets pharmacologiques avérés de la berbérine à partir de 400 mg/jour chez l’adulte » : « Cela signifie que la berbérine agit comme un médicament et non plus comme un aliment, à cette dose ». L’action, à cette dose porte « sur le système cardiovasculaire (effets sur la pression artérielle et le rythme cardiaque), nerveux (effets anticonvulsivants, antidépresseurs et analgésiques), immunitaire (effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs) ou encore sur le métabolisme (effets hypoglycémiants et hypolipémiants) ».
Il n’est pas exclu que de tels effets puissent intervenir à des doses inférieures, y compris en dessous de la dose journalière de 10 mg fixée en Belgique, remarque l’agence sanitaire.