Nièvre : Le service de chirurgie d’une clinique a été suspendu pour « manquements » à la sécurité des patients
MÉDECINE•L’activité de chirurgie d’une clinique de Cosne-Cours-sur-Loire a été suspendue dès ce mercredi20 Minutes avec Agences
Des « manquements répétés à la sécurité des soins » sont la raison pour laquelle une clinique de Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre) a suspendu son activité de chirurgie. C’est ce qu’a annoncé, ce mardi, l' Agence régionale de Santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté dans un communiqué.
La décision de l’ARS « concerne l’hospitalisation complète comme la chirurgie ambulatoire ». Elle « fait suite aux constats qui subsistent à l’issue de plusieurs inspections (…) caractérisant des conditions de fonctionnement susceptibles de mettre en danger la sécurité des patients », précise le communiqué.
Six mois pour remédier aux problèmes
Les manquements relevés par l’agence portent sur l’organisation et le fonctionnement de la chirurgie ambulatoire, la sécurité anesthésique, le processus transfusionnel ou la sécurisation des prescriptions médicamenteuses, selon la décision. La clinique devra « remédier aux différents dysfonctionnements constatés dans un délai de six mois » a précisé l’ARS, ajoutant avoir « informé les établissements voisins » et être « particulièrement attentive à la continuité des soins qui doit être organisée par l’établissement ».
La suspension ne concerne pas les activités d’imagerie conventionnelle et de scanner ni les missions de service public assurées par le centre hospitalier auquel la clinique est adossée : accueil des urgences, SMUR et médecine, a encore indiqué l’ARS. Cette clinique avait déjà vu sa maternité suspendue fin 2017 en raison du manque de personnel, avant d’être définitivement fermée quelques mois plus tard, remplacée par un centre périnatal de proximité.
« Destruction de l’appareil sanitaire nivernais »
« Je suis conscient de la nécessité que les patients puissent être soignés en toute sécurité (…) mais je ne comprends pas qu’on ne soit pas capable de travailler en amont pour éviter l’arrivée d’une telle situation », a immédiatement réagi le président (PS) du département, Alain Lassus. Le bassin de population de Cosne-sur-Loire « perd un outil de proximité absolument nécessaire. (…) Il n’y aura plus qu’un seul endroit où on va opérer dans l’immense territoire nivernais, à Nevers », a-t-il déploré.
Il pointe « la destruction de l’appareil sanitaire nivernais, mis en place depuis une dizaine d’années ». La situation des services de santé dans le département est régulièrement dénoncée par des élus locaux, des syndicats ou encore à l’occasion de manifestations en défense de l’accès au soin.