MOUSTIQUE TIGREQue sait-on sur le premier cas autochtone de dengue dans le Rhône ?

Que sait-on sur le premier cas autochtone de dengue près de Lyon ?

MOUSTIQUE TIGREL’agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes a donné des informations supplémentaires ce mardi soir sur le premier cas autochtone de dengue signalé à Caluire près de Lyon
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • Un cas autochtone de dengue sur un habitant de Caluire a été signalé en septembre aux autorités sanitaires.
  • Un cas signalé tardivement sur lequel l’ARS a donné plus de précisions ce mardi.
  • Une enquête est en cours dans le secteur où vit cette personne pour s’assurer qu’il n’y a pas de chaîne locale de transmission du virus.

Elle a déclaré la dengue après avoir été piquée par un moustique-tigre et sans avoir voyagé. Lundi, l’Agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes a fait part d’un premier cas autochtone (lire encadré) de dengue signalé sur la commune de Caluire-et-Cuire, au nord de Lyon. Un signalement sur lequel l’ARS est revenue ce mardi soir lors d’un point presse, en donnant davantage de précisions sur la manière dont cette personne infectée, et guérie depuis, a été contaminée et sur les mesures engagées par les autorités sanitaires pour éviter toute chaîne de transmission.

Une contamination qui date de juillet

Ce premier cas autochtone concerne une personne qui habite Caluire, dans un secteur situé au nord de la mairie, selon l’ARS qui n’a pas souhaité donner plus de précisions. Cette personne s’est signalée aux autorités sanitaires sur les conseils de l’une de ses connaissances en septembre, soit deux mois après avoir été infectée par la dengue. « Le signalement a été fait tardivement. En juillet, lorsqu’elle a consulté, il n’y a pas eu de confirmation biologique. La sérologie a été faite sur cette personne en septembre et les tests sanguins ont confirmé qu’il s’agissait d’un cas autochtone de dengue », indique Bruno Morel, directeur délégué de la santé publique à l’ARS.

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L’origine de la contamination retrouvée

Après avoir eu connaissance récemment de ce cas autochtone, les autorités sanitaires ont découvert l’origine de cette contamination. « Nous avons vu qu’à proximité immédiate, soit dans un rayon de 150 m autour de la zone du cas autochtone, nous avions un cas importé de dengue », ajoute Bruno Morel. Il s’agissait d’une personne, infectée cet été par le virus lors d’un séjour en Asie. En juillet, à son retour, lorsque ce cas a été signalé, les équipes de l’Entente interdépartementale de démoustication ont scruté la zone située 150 m (périmètre de déplacement du moustique) autour du domicile de ce malade et n’ont pas trouvé de traces de larves ou de moustiques tigres adulte. Il n’y a donc pas eu à ce moment-là de campagne de démoustication à Caluire.

Du porte-à-porte à la recherche d’éventuels autres cas

Le moustique-tigre, à l’origine du premier cas autochtone est mort depuis un moment, puisque la transmission du virus date de juillet. Mais d’autres moustiques-tigres auraient très bien pu depuis, piquer la personne infectée et transmettre le virus à leur tour. Pour s’assurer qu’aucune chaîne de transmission locale n’existe sur ce secteur, les autorités sanitaires ont procédé ce mardi, et vont continuer mercredi, à du porte-à-porte autour de chez la personne qui a déclaré la dengue. La contamination est possible 2 jours avant l’apparition des symptômes et cinq jours après le début des signes. « Nous sommes donc à la recherche de personnes qui auraient déclaré des symptômes, qui peuvent être confondus avec symptômes grippaux, au cours de l’été », ajoute l’ARS. Pour l’heure, une personne présentant des signes compatibles avec ceux de la dengue a été rencontrée. Des prélèvements sanguins ont été réalisés pour confirmer ce diagnostic mais les résultats ne sont pas connus. Les investigations vont se poursuivre pour identifier d’éventuels autres cas et envisager si besoin, des mesures de démoustication adaptées dans ce secteur.

D’autres cas autochtones à craindre dans le Rhône ?

En Paca ou en Occitanie, où le moustique-tigre est très fortement implanté depuis plusieurs années, il y a régulièrement des cas autochtones de dengue enregistrés. La région Auvergne Rhône-Alpes ne devrait pas échapper à cette situation. « Quand on voit le nombre de communes colonisées et les voyages qui continuent bien naturellement de progresser, on peut s’attendre à voir régulièrement des cas autochtones, indique Christophe Bellet, de l’EID Rhône-Alpes. Mais nous avons des moyens de lutte ». Les personnes voyageant dans la zone intertropicale (Afrique, Asie et Amérique), où la maladie est présente, doivent se protéger lors de leur séjour contre les moustiques, puis à leur retour en France pour protéger leur environnement proche en cas de maladie. « Le moustique-tigre est une espèce avec laquelle nous allons être obligés de vivre. Il y a des moyens pour s’en protéger », rappelle Christophe Bellet. Les moustiquaires aux fenêtres, encore très peu répandues en Auvergne Rhône-Alpes, sont un très bon moyen pour se préserver. La suppression des points d’eau stagnante fait aussi partie des gestes de base à adopter pour éviter la prolifération du moustique-tigre.

La dengue est une maladie bénigne

Les symptômes de la dengue sont une forte fièvre, des courbatures et une grande fatigue. Ils peuvent être facilement confondus avec un syndrome grippal. Les gens peuvent aussi tout simplement ne pas s’apercevoir qu’ils sont malades puisque dans 50 à 70 % des cas, ils ne déclarent aucun symptôme. « C’est une maladie bénigne », souligne Bruno Morel. Mais dans 1 % des cas, les patients peuvent développer des symptômes hémorragiques qui peuvent s’avérer gravissimes.

Comment attrape-t-on la dengue sans avoir voyagé ?

La dengue ne se transmet pas d’homme à homme mais par l’intermédiaire d’une piqûre de moustique-tigre. Pour avoir un cas autochtone, il faut une personne A, un moustique-tigre et une personne B. Au cours de son voyage, le patient A a été infecté par la dengue après avoir été piqué sur place par un moustique. De retour en France, cette personne va être piquée de nouveau par un moustique-tigre, dans l’organisme duquel le virus de la dengue va se démultiplier. L'insecte va alors piquer la personne B et lui transmettre la dengue, faisant d’elle un cas autochtone.