VIDEO. Lyon : Après un cas de dengue à Villeurbanne, doit-on s’inquiéter de la prolifération du moustique tigre ?
SANTE•Depuis 2012, la présence de moustiques-tigres n'a cessé d'augmenter dans l'agglomération lyonnaiseCaroline Girardon
L'essentiel
- Après un cas de dengue, une opération de démoustication a été menée la nuit dernière à Villeurbanne.
- Depuis 2012, la présence des moustiques tigres ne cesse de croître dans l’agglomération lyonnaise.
- Le risque de maladie reste toutefois faible.
Dans la nuit de mercredi, une opération de démoustication a été menée dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne (Rhône) après un cas de dengue, importé de l’étranger et recensé dans le secteur. L’objectif : chasser les moustiques tigres capables de transmettre des virus et éviter ainsi que d’autres cas ne surgissent.
Une opération qui n’a rien d’exceptionnel selon l’ARS, agence régionale de santé en Rhône-Alpes. « Nous en menons deux à trois chaque année », précise l'EIRAD, l’entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication.
Repéré pour la première fois en 2012
La présence de moustique tigre a été observée pour la première fois dans l’agglomération lyonnaise en 2012. Depuis, les insectes prolifèrent d’année en année. « Ils ont gagné du terrain même si toutes les villes n’ont pas encore été colonisées. Mais oui, ils sont de plus en plus nombreux. A Lyon, ils sont présents désormais dans la plupart des arrondissements », expose Gilles Besnard, entomologiste, spécialiste des moustiques au sein de l’EIRAD. Et cela, même s’ils restent relativement statiques au cours de leur courte existence.
« Un moustique tigre vole peu, il n’effectuera pas plus de 150 mètres durant sa vie. Par contre, il va profiter du déplacement de marchandises ou de particuliers pour se déplacer. Par exemple, il se glisse dans les voitures. C’est ainsi qu’il arrive à s’implanter de partout et à se développer », poursuit le spécialiste, précisant que sa présence en ville n’a rien d’anodin.
Un risque faible de développer une maladie
« Les moustiques tigres n’ont encore jamais été localisés dans les zones naturelles. Ils se développent essentiellement autour des habitations, partout où il y a de l’eau », enchaîne Gilles Besnard. A savoir, des bidons, des coupelles de fleurs, des gouttières bouchées, des pieds de parasols. Les larves sont aquatiques et les femelles quant à elles, peuvent pondre tous les 12 jours et jusqu’à 150 œufs à chaque fois. De là à s’alarmer ?
« Le risque de développer une maladie (dengue, chikungunya, Zika) reste faible voire anecdotique. Moins de 100 cas ont été recensés en France depuis 2004, répond le spécialiste. A titre de comparaison, la grippe touche 3 millions de personnes chaque année. Le risque le plus important concerne les nuisances pour l’homme ». Comme les piqûres en pleine journée et la possibilité de développer une réaction allergique.
La possibilité d’éradiquer l’espèce est nulle. « La solution est de se débrouiller pour que les moustiques n’accèdent plus à l’eau. Cela passe par un changement de comportement des humains », explique Gilles. Soit davantage de vigilance et de précaution comme remplir ses pots de fleurs avec du gravier, nettoyer ses gouttières ou supprimer les sources d'eau stagnante.