Emmanuel Macron aurait choisi le déremboursement total de l'homéopathie

Homéopathie: Emmanuel Macron aurait donné son feu vert au déremboursement total

DECISIONDix jours après l’avis de la Haute Autorité de santé favorable au déremboursement de l’homéopathie, le chef de l’Etat aurait choisi de suivre cet avis et celui d’Agnès Buzyn, selon «Les Echos»
Oihana Gabriel

O.G.

L'essentiel

  • Emmanuel Macron aurait décidé de trancher en faveur d’un déremboursement total de l’homéopathie, et non partiel selon « Les Echos ».
  • Agnès Buzyn souhaitait suivre l’avis de la Haute Autorité de santé, favorable au déremboursement pour cause d'« efficacité insuffisante ».
  • Mais certains députés plaidaient en faveur d’un déremboursement partiel.

Ce sera donc 0 %. Après des mois de débat crispé, un avis favorable au déremboursement de l’homéopathie rendu fin juin par la Haute autorité de santé, deux scénarios envisagés, Emmanuel Macron aurait finalement tranché : l’homéopathie ne serait désormais plus du tout remboursée, dévoile Les Echos ce mardi.

Les granules commercialisés par Boiron, Weleda et Lehming, aujourd’hui remboursés à hauteur de 30 % quand ils sont prescrits (et uniquement une partie des préparations) ne seraient donc plus pris en charge par la Sécurité sociale.

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Deux scénarios

Le Journal du Dimanche insistait sur le choix difficile du président. Alors que la ministre de la Santé n’a jamais caché son attachement au respect des études scientifiques et donc son souhait de voir l’homéopathie déremboursée, certains politiques comme Xavier Bertrand, Gérard Collomb et Laurent Wauquiez s’opposaient à ce déremboursement, car il mettrait en péril un certain nombre d’emplois. Autour de 1.000 sur 2.500 chez Boiron, leader mondial et fleuron français. Ces trois élus souhaitaient que le déremboursement ne soit que partiel. Une hypothèse avait été envisagée un moment de rembourser à hauteur de 15 % au lieu des 30 % actuels les granules homéopathiques. Le chef de l’Etat défend donc sa ministre de la Santé en choisissant cette option plus radicale d’un déremboursement total.

Et maintenant ?

Mais ce changement de taille, qui a beaucoup fait couler d’encre ces derniers mois, pourrait n’être qu’une étape. La question du statut des homéopathes et des formations commence déjà à émerger.

La mention « homéopathie » sur les plaques et les ordonnances des praticiens sera-t-elle bientôt interdite ? Après le feu vert de la Haute Autorité de santé (HAS) au déremboursement de l’homéopathie, l’Ordre des médecins « sera saisi en octobre pour prendre une décision » sur la reconnaissance de cette discipline, a indiqué mercredi son président Patrick Bouet. « Si le droit au titre était supprimé, ça voudrait dire que la mention homéopathie ne serait plus reconnue » par l’Ordre, a-t-il souligné, précisant que cette décision ne concernerait pas les droits acquis, protégés par la loi.

Quant aux formations, le 5 juillet le Collège national qui représente les médecins généralistes enseignant à l’université a demandé que l’homéopathie ne soit plus apprise en fac de médecine et de pharmacie, car elle véhicule des « aberrations grossières aux antipodes de la démarche scientifique ».

« La moitié des facultés de médecine propose encore des diplômes universitaires d’homéopathie ainsi que certaines facultés de pharmacie », écrit le CNGE (Collège national des généralistes enseignants) dans une lettre ouverte à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal.