Sida: Des chercheurs parviennent à éliminer le VIH du génome de souris infectées
RECHERCHE•Ils ont utilisé une combinaison de deux outils, dont les antirétroviraux déjà utilisés dans le traitement du virusL.Br.
Nouvelle avancée prometteuse dans la recherche contre le virus du Sida. Dans une étude publiée mardi dans Nature Communications, des chercheurs ont découvert un nouveau moyen d’éliminer le VIH de l’ADN d’une souris infectée, rapporte le média américain CNN.
Les chercheurs de l’école de médecine Lewis Katz de l’université Temple et de l’université Nebraska Medical Center (UNMC) ont réalisé des tests sur 29 souris. Au lieu d’utiliser une seule méthode, les scientifiques ont couplé deux outils pour faire éliminer complètement les cellules infectées chez certaines souris : des médicaments antirétroviraux (ARV) (déjà utilisés pour bloquer la multiplication des cellules du virus du Sida) modifiés et la technologie CRISPR-Cas9 (qui permet d’éditer le génome).
« Ce n’est qu’un premier pas »
Chez ces souris qui reproduisent le fonctionnement des cellules T chez les êtres humains, les chercheurs ont injecté un traitement appelé LASER ART (pour « long-acting, slow-effective release ART ») : les antirétroviraux modifiés agissent plus lentement, pendant des mois au lieu de quelques jours actuellement. Ils ciblent les tissus de la rate, de la moelle osseuse et du cerveau où des réservoirs latents de VIH ou des groupes de cellules inactives du VIH, étaient susceptibles de se former, explique CNN. Les cellules infectées restantes ont été éliminées grâce au système d’édition de gènes CRISPR-Cas9. Le processus a permis de « nettoyer des segments du génome » et de faire disparaître le VIH, détaille Kamel Khalili, coauteur de l’étude et directeur du centre de neurovirologie et du Comprehensive NeuroAIDS, à CNN.
A la fin de l’étude, les chercheurs ont réussi à éliminer le virus chez neuf des 29 souris traitées. « Cette observation est une preuve que l’élimination du VIH est possible », affirme Kamel Khalili, dans une citation reprise par L'Obs. « Mais ce n’est qu’un premier pas », avertit-il. « Nous avons atterri sur la Lune, mais nous n’avons pas encore réussi à aller sur Mars », compare-t-il. Les chercheurs estiment qu’il faudra encore patienter un an pour voir si le virus est bien éradiqué. D’autres tests pourraient être conduits sur les primates.