Une étude s'alarme de la hausse de la consommation d'alcool dans le monde

Alcool: Une étude s’alarme de l’augmentation de la consommation dans le monde

RISQUELa consommation d'alcool augmente notamment dans des pays à revenu intermédiaire comme la Chine, l’Inde et le Vietnam.
20 Minutes avec agences

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C’est un « changement de paysage ». Si la consommation d’alcool diminue ou stagne dans les pays riches, elle tend à augmenter dans les pays dont le niveau de vie s’élève, comme l’Inde et la Chine. Cette nouvelle donnée doit inciter les pays concernés à adopter les mesures qui ont prouvé leur efficacité ailleurs, comme « la hausse des taxes, une restriction de la disponibilité et l’interdiction du marketing et de la publicité pour l’alcool », plaident les auteurs d’une étude publiée ce mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet.

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En baisse en Europe, en augmentation en Asie

En moyenne, chaque adulte dans le monde a consommé 6,5 litres d’alcool pur en 2017, contre 5,9 litres en 1990. Cette quantité devrait atteindre 7,6 litres d’ici 2030, selon des estimations établies à partir des données de 189 pays. Aujourd’hui c’est en Europe que la consommation par habitant est la plus élevée au monde, mais celle-ci est en baisse (- 20 %, 9,8 litres par habitant).

A l’inverse, la consommation augmente dans des pays à revenu intermédiaire comme la Chine, l’Inde et le Vietnam. Ces trois pays ont désormais « des niveaux de consommation supérieurs à certains pays européens », souligne l’article. Dans l’ensemble de l’Asie du sud-est, la consommation moyenne a doublé entre 1990 et 2017 pour atteindre 4,7 litres par habitant, alors que dans le « Pacifique occidental », qui inclut notamment la Chine, le Japon et l’Australie, elle s’est accrue de 54 %. En revanche, le niveau de consommation enregistré reste stable et très limité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (moins d’un litre par adulte et par an).

L’objectif de l’OMS mis à mal

Alors qu’une légère majorité de la population mondiale ne boit pas régulièrement d’alcool aujourd’hui, « les estimations indiquent que d’ici 2030 la moitié des adultes boira de l’alcool » au moins une fois par an. Et près d’un quart connaîtra une alcoolisation massive (au moins six verres en une occasion) au moins une fois par mois, alors qu’ils n’étaient que 20 % en 2017, souligne l’étude.

Cette tendance met ainsi à mal l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de réduire de 10 % d’ici à 2025 la « consommation nocive d’alcool », avertit Jakob Manthey, chercheur en psychologie clinique à l’Université technique de Dresde, auteur principal de l’étude. Le fardeau sanitaire lié à l’alcool va même « probablement augmenter en comparaison avec d’autres facteurs de risque », ajoute-t-il.

Trois millions de morts par an

Selon Sarah Callinan, du Centre for Alcohol Policy Research de l’Université La Trobe à Melbourne (Australie), les mesures de hausse des prix et de contrôle de la distribution, qui ont fait leurs preuves dans les pays riches, pourraient être moins efficaces dans ceux où une grande partie de la consommation échappe aux circuits officiels. La chercheuse recommande de mettre l’accent sur « de strictes restrictions à la publicité et autres activités promotionnelles » ainsi qu’à des « mesures rigoureuses contre l’alcool au volant ».

Selon l’OMS, la consommation nocive d’alcool entraîne 3 millions de morts par an. Ce décompte inclut notamment les personnes décédées dans des accidents de la circulation ou en raison d’actes violents liés à la consommation d’alcool. En France, l’alcool est responsable de 41.000 décès chaque année.