Environ 80 % des contaminations par le VIH aux Etats-Unis sont dues à des personnes ignorant qu’elles ont le sida ou des malades qui ne sont pas traités. C’est le résultat d’une étude publiée ce lundi par les autorités sanitaires.
Le rapport, fondé sur des données de 2016, estime que 38 % des contaminations viennent de personnes séropositives qui s’ignorent, et 43 % de personnes sachant qu’elles sont malades mais ne se traitant pas. Les 20 % restants viennent de personnes traitées mais chez qui le virus est encore présent. Des raisons financières, sociales ou autres les empêchent souvent de respecter le traitement antirétroviral.
Mettre fin à l’épidémie
À l’inverse, le demi-million de personnes traitées et chez qui la charge virale est indétectable ne serait à l’origine d’aucune contamination, selon l’étude. Ces chiffres visent à montrer la pertinence du plan récemment annoncé par Donald Trump pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici dix ans. Cette stratégie a deux axes : rendre les dépistages beaucoup plus fréquents et aider les malades à être traités immédiatement.
Les homosexuels représentent plus de la moitié des séropositifs américains. 75 % des nouvelles infections sont dues à des relations sexuelles entre hommes et 5 % à l’usage de seringues de drogues chez des hommes gays. Le taux d’infection est plus haut chez les jeunes, notamment les 13-24 ans.
Dépister et accompagner
Le gouvernement américain a proposé d’investir 291 millions de dollars pour relancer la lutte contre l’épidémie, qui stagne depuis 2013 à environ 39.000 contaminations par an. Le but est de réduire ce nombre de 75 % en cinq ans et 90 % en dix ans.
Le directeur des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) a été interrogé sur le faible montant demandé, par rapport aux milliards de dollars nécessaire pour financer les traitements. Il a répondu être « certain » que les moyens nécessaires seront « dans le plan à long terme ». Les CDC veulent que les médecins fassent prendre régulièrement à leurs patients le test de dépistage.
« Tout le monde entre 13 et 64 ans devrait faire un test de dépistage au moins une fois dans sa vie », soutient Eugene McCray, directeur de la prévention VIH/sida aux CDC. Les auteurs de l’étude insistent aussi sur l’accompagnement des patients dans la prise du traitement, notamment en renforçant le programme « Ryan White », destiné aux malades pauvres ou sans assurance.