SANTE PUBLIQUELes autorités «vigilantes» face à la mauvaise consommation d'opioïdes

Médicaments antidouleurs: Les autorités «vigilantes» face à l'augmentation des mauvais usages

SANTE PUBLIQUEPour faire face à la recrudescence des mauvais comportements liés à la consommation des opioïdes, les autorités mettent en garde contre les risques
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les prescriptions des opioïdes ont été multipliées par 2,5 entre 2006 et 2017. Et les problèmes (hausse des hospitalisations, des décès, des patients dépendants) liés à la mauvaise utilisation de ces antidouleur [qui présentent les mêmes propriétés que l’opium] ont logiquement augmenté en France ces dernières années.

Le nombre d’hospitalisations liées à la consommation de ce type de médicaments a ainsi augmenté de 167 % entre 2000 et 2017, tandis que le nombre de décès a bondi de 146 % entre 2000 et 2015, avec « au moins quatre décès par semaine », souligne l’Agence du médicament (ANSM) qui a publié un rapport alarmant ce mercredi. Et ces « hospitalisés » sont en majorité des femmes, souvent âgées de plus de 60 ans.

« Il y a un certain nombre de signaux qui nous incitent à être très vigilants », reconnaît ainsi Nathalie Richard. « On voit apparaître des catégories de patients à qui on a prescrit ces médicaments pour soigner des douleurs » et qui, devenus dépendants, se retrouvent hospitalisés pour une surdose ou un syndrome de sevrage, décrit la directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiants à l’ANSM.

Une « amélioration de la prise en charge de la douleur »

Si les antalgiques non opioïdes (paracétamol, aspirine, ibuprofène, etc.) restent de loin les plus utilisés par les Français (78 %) du total, près de 10 millions d’entre eux avaient reçu au moins une prescription d’opioïde au cours de l’année 2015. Parmi les opioïdes faibles, globalement stables, la consommation de tramadol a grimpé de plus de 68 % sur la même période, en partie du fait de l’interdiction du Di-antalvic à partir de 2011.

Toutefois cette augmentation est « une bonne chose en soi », assure Nathalie Richard, car elle reflète en premier lieu une « amélioration de la prise en charge de la douleur » à partir du début des années 2000.