ETUDELes médicaments anti-acide nuisent aux traitements contre le cancer

Cancer : Les médicaments anti-acide réduisent l’efficacité des thérapies

ETUDELes médicaments destinés à lutter contre l’acidité gastrique diminueraient l’efficacité de certains anticancéreux et donc la durée de survie des patients
20 Minutes avec agences

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Les médicaments contre l'acidité gastrique diminuent l’efficacité de certains traitements contre le cancer, selon des spécialistes de l’Institut Gustave Roussy, centre de lutte contre le cancer de Villejuif. Leur étude a été publiée ce jeudi dans la revue Clinical Cancer Research.

Les auteurs soulignent que « l’utilisation concomitante d’un médicament diminuant l’acidité gastrique et du pazopanib (un anticancéreux indiqué notamment dans les cancers du rein avancés et de certains sarcomes des tissus mous), réduit considérablement la survie sans progression de la maladie ainsi que la survie globale ».

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Durée de survie considérablement réduite

Dans un communiqué, le docteur Olivier Mir, oncologue médical et pharmacologue à l’institut Gustave Roussy, invite « les médecins et les pharmaciens » à « particulièrement surveiller les patients qui prennent ces deux traitements simultanément ».

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de 333 patients, participant à deux essais cliniques visant à demander l’autorisation de mise sur le marché du Votrient (pazopanib) pour le traitement des sarcomes.

Résultat : chez les patients ayant pris un anti-acide pendant au moins 80 % de la durée de leur traitement au pazopanib, la durée médiane de survie sans progression du cancer n’a été que de 2,8 mois, contre 4,6 mois chez ceux qui n’ont pas eu recours au traitement anti-acide. Et la survie globale médiane était de 8 mois pour les premiers, contre 12,6 mois pour les seconds.

50 % des malades du cancer potentiellement concernés

De précédentes études avaient déjà démontré que des médicaments comme l’oméprazole (Mopral), l’esoméprazole (Inexium) ou la ranitidine (Azantac), réduisaient le taux de pazopanib dans le sang de patients atteints de tumeurs solides.

« Les comprimés de pazopanib pris par voie orale doivent passer dans un milieu acide, c’est-à-dire dans l’estomac, pour se dissoudre. Comme la principale fonction du traitement anti-acide est de réduire l’acidité de l’estomac, ces traitements peuvent diminuer l’absorption du pazopanib », explique le docteur Mir. Or, selon l’institut Gustave Roussy, « jusqu’à 50 % des personnes qui suivent un traitement contre le cancer prennent aussi ce type de traitement ».

« Les résultats de cette analyse devraient inciter les oncologues à modifier la prise en charge de leurs patients [qui] ont souvent recours à des anti-acide pour soulager des douleurs abdominales qui ne sont pas toujours directement liées à l’acidité de l’estomac » et pourraient donc « avoir recours à un traitement différent », estime le scientifique.