RUPTUREPrès d’un Français sur quatre déjà confronté à une pénurie de médicaments

Pénurie de médicaments: Près d'un Français sur quatre y a déjà été confronté

RUPTUREPrès de 56 % des personnes interrogés attribuent la pénurie aux industriels, qui privilégieraient la production de certains médicaments au détriment d’autres…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un phénomène « récurrent et massif », alerte une association. Près d’un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments, y compris en chimiothérapie, ou de vaccins, a annoncé France Assos Santé, dans un sondage rendu public ce jeudi. Une rupture d’approvisionnement touche encore plus ceux atteints de maladies chroniques.

Dans plus d’un cas sur trois (36 %), la pénurie concerne des vaccins. « Au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, ces pénuries de vaccins constituent une menace potentielle pour la santé publique », a alerté Alain Michel Ceretti, président de France Assos Santé.

Les personnes atteintes de maladie longue particulièrement touchées

Près de 56 % des Français interrogés attribuent la pénurie aux industriels du médicament, qui privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Les pouvoirs publics (13 %) et les grossistes répartiteurs (14 %) sont aussi mis en cause. L’enquête, réalisée fin 2018, confirme les « inquiétudes » de cette union nationale regroupant plus de 80 associations agréées de patients usagers du système de santé.

25 % des personnes interrogées disent s’être déjà vues refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie. Ce taux monte à 31 % pour les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD, regroupant une série de maladies graves : AVC invalidant, cancers, maladie coronaire, Parkinson, Alzheimer, atteintes rénales, insuffisances respiratoires et cardiaques…).

Augmentation des symptômes, erreurs ou hospitalisation

L’impact est « délétère » sur le suivi du traitement, la qualité de vie des personnes et la santé publique, note France Assos Santé dans un communiqué. 45 % des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter complètement, affirme-t-elle sur la base de ce sondage.

21 % (41 % pour les personnes en ALD) jugent anxiogène cette situation. Les conséquences peuvent être graves : augmentation des symptômes dans 14 % des cas, erreurs dans la prise de médicaments de substitution (4 %) et plus inquiétant encore, hospitalisation nécessaire pour une personne sur vingt (4 % en population générale, 5 % pour les personnes en ALD).

« Les industriels sont très largement responsables de ces pénuries »

« Ces pénuries ou ruptures d’approvisionnement peuvent toucher des traitements contre le cancer, contre l’épilepsie, la syphilis, contre des chocs allergiques (stylos auto-injecteurs) », égrène-t-on à cette fédération d’associations de patients. Pour France Assos Santé, « les industriels sont très largement responsables de ces pénuries, principalement dues à des stratégies financières contestables, à un désengagement de certains médicaments et à une concentration des sites de productions ».

Elle réclame « une régulation plus efficace de la part des autorités sanitaires nationales et européennes » ainsi qu’une « information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) mis en place, ainsi que sur les sanctions imposées en cas de manquement aux obligations de notification et de mise en œuvre de ces plans. »