Troubles gastriques: Un étude met en garde contre la prescription trop fréquente de médicaments anti-acidité
MAUX•L’autorité sanitaire « rappelle qu’il est important de ne pas banaliser l’utilisation » de cette classe de médicaments, dont l'« utilisation au long cours n’est pas sans risque »...20 Minutes avec AFP
Utilisés sur le long terme, ils ne sont pas sans risque. Pourtant, les médicaments qui réduisent l’acidité gastrique sont prescrits de façon très fréquente en France, parfois hors des recommandations d’usage, a averti l’Agence du médicament (ANSM), dans une étude publiée ce jeudi.
Plus de 15,8 millions de patients se sont vus prescrire au moins une fois des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) en 2015, « soit environ un quart de la population française », souligne cette étude. « Cette utilisation massive est problématique en raison des risques potentiels d’effets indésirables associés, en particulier chez la personne âgée et dans le cas de traitements au long cours », conclut-elle.
Des médicaments prescrits pour les ulcères et lésions de l’estomac et le reflux gastro-œsophagien
Les IPP, tels que l’oméprazole (vendus sous les marques Mopral, Zoltum et leurs génériques), agissent en réduisant la sécrétion d’acide de l’estomac. Ils sont recommandés pour traiter les ulcères de l’estomac, le reflux gastro-œsophagien.
Ils sont aussi indiqués pour prévenir les lésions à l’estomac et à l’intestin que pourrait provoquer la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, mais seulement en présence de facteurs de risque (patient de plus de 65 ans, antécédent d’ulcère, traitement par anticoagulant ou corticoïde).
« Bien tolérés à court terme », mais dont l'« utilisation au long cours n’est pas sans risque »
Or, « parmi les adultes initiant un traitement, les IPP étaient associés à un traitement par AINS dans plus de la moitié des cas. Les initiations de traitements par IPP et AINS étaient presque toujours concomitantes, suggérant une protection gastrique à visée préventive. Cependant, dans 80 % des cas, aucun facteur de risque justifiant l’utilisation systématique d’un IPP en association avec un AINS n’était identifié », analyse l’ANSM.
L’autorité sanitaire « rappelle qu’il est important de ne pas banaliser l’utilisation » de cette classe de médicaments, « généralement bien tolérés à court terme », mais dont l'« utilisation au long cours n’est pas sans risque ». D’autres médicaments antiacides moins puissants existent, tels que la famotidine ou ceux à base de carbonate de calcium, d’alginate de sodium (Gaviscon, etc.) et d’hydroxyde de magnésium ou d’aluminium (Maalox, Marga, etc.)