Après le retrait des machines de dons de plasma, des résultats «rassurants» selon l'ANSM
INVESTIGATIONS•Près de 300 machines, utilisées pour le don du plasma, ont été mises à l’arrêt, par mesure de précaution, après la découverte de particules suspectes…20 Minutes avec AFP
Après le retrait des machines américaines utilisées pour le don de plasma, en raison de particules suspectes, les premiers résultats de l’enquête sont « rassurants » : ces particules étaient « probablement du sang coagulé » et non des substances toxiques, a indiqué l’Agence du médicament (ANSM), ce mardi.
Si les premiers résultats sont « rassurants », « les investigations doivent se poursuivre » afin d’avoir davantage de précisions, a indiqué Christelle Ratignier-Carbonneil, la directrice générale adjointe de l’ANSM. Le 13 septembre dernier, l’utilisation de 300 machines de la société américaine Haemonetics, soit la moitié du parc français, a été suspendue par mesure de précaution.
« Un élément particulièrement rassurant »
Une décision prise après des incidents constatés à Tarbes, à Annonay et à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Des particules ont été observées, à l’œil nu, à l’intérieur des machines utilisées, ou même directement dans la poche de plasma. « C’est probablement du sang coagulé qui s’est formé en particules, ce qui est un élément particulièrement rassurant », a déclaré Christelle Ratignier-Carbonneil.
Trois lanceurs d’alerte, dont un ancien directeur commercial de la société américaine, dénoncent les dangers supposés des appareils de Haemonetics pour l’aphérèse. Cette technique de prélèvement du plasma sanguin consiste à extraire le sang du donneur bénévole, en isoler le plasma, et lui réinjecter le reste du sang.
L’usure de joints des machines au centre des investigations
En cause selon eux, le dispositif spécifique utilisé par la société américaine : un automate dans lequel on insère un bol à usage unique, qui tourne très rapidement pour isoler le plasma à partir du sang. Selon les lanceurs d’alerte, les joints de ces bols sont sujets à une usure anormale, aggravée par les vibrations de l’appareil.
Ils affirment que l’usure de ces joints provoque l’introduction dans le sang ou le plasma de minuscules particules de composants cancérogènes ou mutagènes, les résines phénol-formaldéhyde et le trioxyde d’aluminium. « Aucun marqueur pouvant évoquer des particules provenant du joint » n’a été mis en évidence par les premières investigations, a souligné Christelle Ratignier-Carbonneil.