Pas-de-Calais: Le coup de pouce des Hauts-de-France pour doper la télémédecine dans un désert médical
SANTE•La région Hauts-de-France espère fairte reculer les déserts médicaux en s'engagent dans la téléconsultation médicale en partenariat avec le groupe d'assurance AXA...Gilles Durand
L'essentiel
- La télémédecine, remboursée par l’assurance maladie depuis le 15 septembre, va être mise en place à Marconne, dans le Pas-de-Calais.
- Le secteur autour de Marconne est considéré comme un désert médical.
- La région Hauts-de-France s’engage dans la téléconsultation médicale en partenariat avec le groupe d’assurance AXA.
Depuis le 15 septembre, la téléconsultation médicale est remboursée en France. La région Hauts-de-France est la première à se lancer dans cette nouvelle méthode de travail censée réduire les difficultés d’accès aux soins dans certaines zones.
Un partenariat a été signé, mardi, avec le groupe d’assurance Axa pour lancer le projet, début 2019, sur la commune de Marconne, près d’Hesdin, dans le Pas-de-Calais. Cette zone géographique est considérée comme un désert médical, c’est-à-dire qu’elle souffre d’un déficit de médecins.
Accueillis par un infirmier
Un espace de télémédecine, installé dans la maison de santé pluridisciplinaire de la commune, permettra aux patients de bénéficier d’une téléconsultation. Ils seront accueillis par un infirmier.
« Le médecin pratiquera la consultation avec l’aide des outils connectés à sa disposition [stéthoscope, otoscope, tensiomètre…] manipulés par l’infirmière. Et comme dans toute consultation classique, il dialoguera avec son patient pour établir son diagnostic », expliquent la région et Axa, dans un communiqué commun.
Le médecin téléconsultant pourra établir une ordonnance et éditer une feuille de soins. Il pourra aussi envoyer un compte rendu au médecin traitant. Si aucun médecin des Hauts-de-France n’est libre, c’est un médecin d’Axa Assistance qui prendra le relais.
Implantations des maisons de santé
« L’enjeu pour notre territoire est d’apporter des solutions pragmatiques mais efficaces pour améliorer l’accès à la santé et à l’emploi des habitants », souligne Xavier Bertrand, président (DVD) des Hauts-de-France.
« Ce n’est pas aussi simple de ne plus avoir de contacts directs avec le patient », regrette un médecin de NorAgjir, une association de jeunes toubibs qui proposent des solutions contre la désertification. Contacté par 20 Minutes, le conseil départemental de l’Ordre des médecins n’a pas donné suite.
Un retard à rattraper
Pour lutter contre les déserts médicaux, la région Hauts-de-France avait déjà favorisé l’implantation de maisons de santé. En 2015, 25 étaient en activité et 48 projets étaient recensés.
« Après 10 ans d’expérimentations, la télémédecine doit peu à peu devenir une pratique médicale quotidienne permettant à la France de commencer à rattraper son retard dans ce domaine », précise la Sécurité sociale.