Maladie de Lyme: Le diagnostic confirmé pour moins de 10 % des patients qui consultent pour une suspicion
MALADIE•Pour les patients qui ont consulté pour une suspicion de maladie de Lyme, le diagnostic a été confirmé chez 9,6% des patients et jugé possible pour 2,9%...20 Minutes avec agences
La maladie de Lyme, due à une bactérie transmise par des tiques infectées, est suspectée chez un grand nombre de patients souffrant de symptômes chroniques inexpliqués, comme la fatigue, des problèmes de concentration et de mémoire, des maux de tête, des douleurs articulaires ou musculaires.
Mais chez les patients qui consultent pour suspicion de maladie de Lyme, le diagnostic a été confirmé dans moins de 10 % des cas. Et plus de 80 % des antibiothérapies qui leur ont été prescrites ont échoué, selon un communiqué de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris.
Diagnostic confirmé chez 9,6 % des patients
L’étude, pilotée par le professeur Erice Caumes du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris, AP-HP) a porté sur plus de 300 patients qui ont consulté entre janvier 2014 et décembre 2017. Dans la grande majorité des cas, les patients étaient considérés comme atteints de la maladie de Lyme s’ils réunissaient quatre critères : une exposition à une tique, des signes cliniques caractéristiques de cette pathologie, des tests sanguins positifs et une guérison après l’administration d’un traitement antibiotique adapté.
Au final, le diagnostic de la maladie de Lyme a été confirmé chez 9,6 % des patients et jugé possible pour 2,9 %. Une autre maladie a été diagnostiquée chez 80 % des patients : il s’agit principalement de problèmes psychologiques (31,2 %), de maladies rhumatologiques ou musculaires (19 %), de maladies neurologiques (15,2 %) ou d’autres maladies (33,7 %) dont un nombre non négligeable de syndromes d’apnée du sommeil.
Des antibiotiques prescrits pour rien
Les travaux montrent aussi que, dès la première consultation, la moitié des patients avaient déjà reçu des antibiotiques voire d’autres anti-infectieux (antiparasitaires, antifongiques, antiviraux) pour rien.
« Le surdiagnostic et le traitement excessif de la maladie de Lyme s’aggravent et les autorités sanitaires devraient enquêter sur ce phénomène », écrivent les auteurs de l’étude dans un article récemment paru dans la revue spécialisée Clinical Infectious Diseases. De telles prescriptions, à l’heure de l’ultra-résistance d’agents pathogènes aux antibiotiques, sont peu admissibles car elles n’ont « aucune justification », note encore l’AP-HP.