Non, la vente libre d'huiles essentielles n’est pas menacée
FAKE OFF•Une pétition circule pour contrer une improbable restriction de la vente d’huiles essentielles...Samba Doucouré
L'essentiel
- Une pétition en ligne pour la sauvegarde de l’aromathérapie revendique plus de 200 000 signatures.
- L’Agence nationale de sécurité du médicament veut simplement instaurer une clarification des propriétés de ces huiles.
- L’ANSM a circonscrit 15 huiles essentielles potentiellement dangereuses à la vente en pharmacie.
Une pétition pour « la sauvegarde de l’aromathérapie française et l’usage libre des huiles essentielles » prend de l’ampleur. Les pétitionnaires veulent dénoncer la politique de l’Agence nationale de sécurité du médicament. « L’ANSM veut de toute évidence ‘’en finir’’ avec les huiles essentielles en vente libre. La machine à détruire les huiles essentielles est bel et bien lancée ! Et si on ne fait rien, il sera bientôt trop tard car leur plan est déjà bien avancé », alarme Guillaume Chopin de l’Association santé naturelle sur le site consacré à sa pétition adressée à la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Guillaume Chopin rapporte que « déjà en 2007, 15 nouvelles huiles essentielles ont été interdites à la vente libre, en les réservant aux seuls pharmaciens ». Il ajoute que le « plus grand site français d’aromathérapie », qu’il qualifie d’« entreprise familiale installée dans le Lubéron » vient d’être mis en demeure par les agents de l’ANSM et traité « comme des bandits de grand chemin ou des dealers de drogue ! ». Selon lui, les lobbys pharmaceutiques sont derrière ces « attaques et intimidations », car d’une part « ils ne veulent pas qu’on dise que ça marche… que ça soigne ! » et d’une autre, « ils ne veulent pas que les Français comprennent l’incroyable puissance de ces substances naturelles capables de soigner 90 % des maladies ».
FAKE OFF
L’Agence nationale de sécurité du médicament ne remet pas en cause le caractère médicamenteux de certaines huiles. Sur son site elle explique qu’une « huile essentielle est considérée comme un médicament si elle est présentée comme ayant des propriétés pour soigner ou prévenir des maladies humaines ou lorsqu’elle a une action pharmacologique, immunologique ou métabolique ».
L’ANSM a bel et bien pris des mesures à l’encontre de 15 huiles essentielles en 2007 qui peuvent avoir des effets neurotoxiques, cancérigènes, phototoxiques ou irritantes. Elles peuvent provoquer chez certains individus des effets secondaires graves : des crises d’épilepsie, des hallucinations, es fausses couches... C’est pourquoi leur commercialisation a été circonscrite aux pharmacies. En mars 2017, La Voix du Nord a révélé que 141 personnes, principalement des bébés, ont été intoxiquées à cause de mauvais dosages dans les Hauts-de-France. Le quotidien relevait qu’en 15 ans, « plus de 1 170 cas d’intoxications ont été recensés dans la région ».
La petite entreprise familiale installée dans le Lubéron à laquelle fait référence Guillaume Chopin est Aroma Zone, connue pour ses produits cosmétiques naturels. Elle a fait l’objet, en octobre 2017, d’une injonction de l’ANSM qui a inspecté l’étiquetage des produits vendus en boutique. Il a été notamment reproché à la société de commercialiser des produits tout en indiquant qu’ils peuvent être mélangés à tout autre produit cosmétique par les consommateurs. L’Agence a relevé également que certains produits à finalité autre que cosmétique ont été mis sur le marché sans répondre à la réglementation en vigueur.
Guillaume Chopin, à l’origine de la pétition est connu pour avoir lancé d’autres campagnes contre la normalisation des onze vaccins pour les nourrissons ou le Lévothyrox.
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