Grossesse: La pollution atmosphérique aurait de graves conséquences sur le développement du fœtus
PARTICULES FINES•Si le taux de particules fines était normal, 8.292 naissances d’enfants hypotrophes auraient pu être évitées en 2012…20 Minutes avec agences
La pollution est officiellement néfaste pour le développement des fœtus. Selon des chercheurs de l’Inserm, un bébé sur 100 en France naît avec un poids anormalement bas à cause de la pollution atmosphérique.
Sur toutes les naissances en 2012, 2,3 % pesaient moins de 2,5 kg à terme, « dont la moitié en raison de l’exposition de la mère aux particules atmosphériques », a indiqué l’Institut dans un communiqué, après la publication d’une étude dans la revue Archives de pédiatrie.
Graves retards de développement
Selon les épidémiologistes, les particules fines ont une grave incidence sur les bébés. Si elles restaient au niveau trouvé dans la nature, « 8.292 naissances d’enfants hypotrophes auraient pu être évitées » en 2012, sur un total de 821.047.
Un poids insuffisant peut entraîner des troubles de l’apprentissage et une plus forte prévalence de certaines maladies (troubles cardiovasculaires, obésité). « Cette hypotrophie entraîne par la suite de nombreuses conséquences sur le développement avec, pour certains enfants, un important retard de développement intellectuel », souligne l’Inserm.
1,2 milliard d’euros de perte
L’étude s’intéresse particulièrement au prix de ce phénomène pour la société. De par ces handicaps très lourds, le coût est estimé à 25 millions d’euros par personne sur l’ensemble d’une vie. Au total, les épidémiologistes ont calculé un coût de 1,2 milliard d’euros par an en France.
À lui seul, cet argument économique justifie de ne pas exposer les femmes enceintes à un air fortement pollué, notamment en les faisant venir au travail. En l’indemnisant, « le coût des salaires restera bien inférieur au coût de prise en charge d’un enfant avec retard », selon les auteurs.