SANTEAu CHU de Rennes, le personnel médical parle plus de 200 langues

Rennes: Au CHU, les langues étrangères n’ont plus de secrets pour le personnel médical

SANTEUne infirmière du CHU a développé le site Tralelho pour permettre de dialoguer avec les patients…
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Une infirmière du CHU de Rennes a développé un site pour permettre de dialoguer avec les patients non-francophones.
  • Le site Tralelho traduit une cinquantaine de phrases médicales dans plus de 200 langues et dialectes.
  • S’il facilite la tâche du personnel médical, il permet aussi de rassurer les patients.

Dans les hôpitaux, l’accueil de personnes étrangères n’est pas toujours simple. Comment demander en effet à un patient ne parlant pas le français d’expliquer ses douleurs ou ses antécédents médicaux ? Un casse-tête linguistique auquel tous les personnels médicaux ont un jour été confrontés. Pour permettre le dialogue avec les patients, Marion Verdaguer, infirmière de nuit au CHU de Rennes, a eu l’idée du site Tralelho afin de traduire des questions médicales types dans plus de 200 langues.



« Dans certains cas, il y a impossibilité de communiquer avec le patient ou son entourage et donc de poser un diagnostic précis », indique l’infirmière. Si les hôpitaux font souvent appel à des traducteurs, ces derniers ne sont pas forcément disponibles le soir pour des urgences. « Quand le patient parle anglais, allemand ou espagnol, on va réussir à trouver quelqu’un qui parle la langue dans le service. Mais si la personne ne parle que le mongol ou alors un dialecte africain, c’est mission impossible », souligne-t-elle.

Un outil pour rassurer le patient

Courant 2016, elle s’est donc retroussé les manches pour développer cet outil avec l’aide d’une communauté d’internautes qui l’ont aidée pour la traduction d’une cinquantaine de phrases médicales. « Certaines sont propres à la pédiatrie, d’autres à la radiologie ou l’anesthésie », indique-t-elle.

Avec le site Tralelho, une infirmière peut ainsi demander à un patient s’il ressent des palpitations en indonésien ou en finnois et se faire comprendre. « C’est un confort pour le personnel médical mais surtout pour le patient. Beaucoup de personnes qui ne parlent pas le français arrivent avec beaucoup d’appréhension aux urgences car ils ne savent pas ce qui va se passer. Le site permet de les rassurer », indique l’infirmière, qui a convaincu ses collègues des urgences de l’utiliser. « Il me sert tous les jours », assure-t-elle. Elle espère désormais que le personnel des autres CHU en France en fera usage. « Le site est à disposition, il ne reste plus qu’à le faire connaître », conclut l’infirmière.