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A Nîmes, le ras le bol des médecins victimes de violentes agressions

Nîmes: Pissevin, Valdegour... quand les médecins sont la cible de violentes agressions dans les quartiers

VIOLENCEA la suite d’une violente agression, la majorité des médecins des quartiers populaires de Pissevin et Valdegour ont fermé leurs cabinets, vendredi, dénonçant un climat délétère…
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • La violente agression d’une femme médecin qui se rendait chez un patient a déclenché une vague d’indignation de ses confrères et une journée santé morte dans les quartiers de Pissevin et Valdegour.
  • Le Conseil de l’ordre des médecins du Gard en appelle à une prise de conscience de la population, alors qu’aucun des nombreux témoins de la scène n’a réagi.
  • « Le risque, c’est que plus personnes ne viennent s’installer ou se déplacer, comme c’est déjà le cas dans d’autres quartiers de la ville. La population en sera la première victime », préviennent les praticiens.

Pour les médecins de Nîmes, c’est le fait divers de trop. Le 23 avril, une jeune femme médecin a été victime d’une violente agression alors qu’elle se rendait au domicile d’un malade.

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Plusieurs médecins des quartiers Pissevin - où s’est produite l’agression - et Valdegour ont décidé de fermer leurs portes le vendredi suivant en signe de protestation. « Nous soutenons nos confrères en espérant que cela engendrera une prise de conscience de la population », évoque Frédéric Jean, président du conseil de l’ordre des médecins du Gard.

« Les faits se sont produits devant de nombreux témoins. Seule l’intervention d’un infirmier libéral, qui passait à ce moment-là en voiture, a permis d’entraîner la fuite de l’agresseur. Aucune des autres personnes présentes ne s’est interposée », regrette le président.

« Violence verbale en hausse »

L’agression de cette jeune femme, pourtant accompagnée d’une infirmière libérale, qui s’est vue prescrire cinq jours d’ITT, n’est pas un cas isolé. « Ce qui s’est passé est inacceptable, mais je ne pense pas que c’est le médecin qui était visé. Les femmes du quartier sont fréquemment victimes de ces vols avec violence. On leur arrache les sacs ou les colliers, évoque Miroslava Nogues, qui partage son cabinet avec trois autres praticiens dans le quartier. Régulièrement, nous recevons les victimes afin d’établir les certificats de coups et blessures. »

Ce climat a poussé le médecin à changer ses pratiques. « Je ne fais quasiment plus de visites à domicile, ou alors seulement accompagnée d’un membre de la famille qui vient me retrouver au cabinet. » Installée depuis sept ans dans le quartier, elle assiste « à une augmentation de la violence verbale des très jeunes. C’est regrettable, car la très grande majorité des patients sont adorables et respectables. »

« Plus d’intervention tant que la sécurité ne sera pas assurée »

L’Occitanie se situe au cinquième rang du nombre d’agressions en 2017, selon l’enquête annuelle menée par l’ordre des médecins. « Le responsable de la structure de soin spécialisée dans l’hospitalisation à domicile [la société 3G santé où est employée la victime] a décidé de ne plus intervenir dans ce quartier tant que la sécurité ne sera pas assurée »., reprend Frédéric Jean.

« Le risque c’est que les médecins désertent ces quartiers et la population en sera la première victime. Pour le moment, à Pissevin et Valdegour, ce n’est pas encore le cas. En revanche, d’autres quartiers de la ville sont en train de devenir des déserts médicaux. On n’y trouve plus de volontaires qui souhaitent s’installer », prévient-il.

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