Semaine des gestes qui sauvent: Les Lyonnais ont pu «ouvrir une porte sur le monde du secourisme»
SENSIBILISATION•En partenariat avec la Fédération française de cardiologie, la Ville de Lyon a organisé lundi des formations à la Part-Dieu permettant aux volontaires d’être sensibilisés sur les gestes de premiers secours…Célia Demolis
L'essentiel
- Une journée d’initiation à la Part-Dieu a permis à des centaines de volontaires d’apprendre les premiers gestes de secours lors d’une formation ludique et rapide.
- Cette journée a eu pour but de sauver dans les prochaines années 8.000 personnes victimes d’arrêts cardiaques en France.
- Les participants ont pu réaliser eux-mêmes les gestes de secourisme pour les reproduire en cas d’accident.
Les Lyonnais ont eu droit à une formation unique en France, lundi au centre commercial de la Part-Dieu. La semaine des gestes qui sauvent a en effet débuté avec des sessions de 45 minutes initiant aux gestes de secourisme, afin de permettre à chaque individu d’intervenir s’il se trouve témoin d’un arrêt cardiaque.
Après plus de 2.000 personnes formées en 2017, la Ville de Lyon a décidé de renouveler l’expérience cette année. Autour des boutiques et encadrés par des formateurs professionnels du Comité d’animation sociale et culturelle des sapeurs-pompiers du Rhône (CASC), des centaines de volontaires ont appris à réaliser un massage cardiaque ainsi qu’à utiliser un défibrillateur, par le biais d’ateliers ludiques.
« Ne rien faire, c’est potentiellement tuer »
« Il est important que chacun prenne ses responsabilités et soit au courant des gestes de premiers secours. Ne rien faire c’est potentiellement tuer », affirme Benjamin Baselli, référent de la formation « des gestes qui sauvent ». Durant toute la journée de lundi, des curieux ou des personnes déjà pré-inscrites ont pu participer à des formations animées par les pompiers professionnels du Rhône, afin de pouvoir réagir face à un arrêt cardiaque ou tout type de blessures nécessitant les gestes de premier secours.
« Chaque séance dure 45 minutes et toute personne âgée d’au moins 10 ans peut y participer. Durant ce laps de temps très réduit, on rappelle aux individus des choses fondamentales qu’ils oublient parfois. Cela passe par le numéro de téléphone à composer pour contacter les secours (112) à la réalisation d’un massage cardiaque sur les mannequins mis à disposition », explique Benjamin Baselli, pompier du Rhône et de la métropole de Lyon.
Une formation qui a pour but de sauver 8.000 vies par an
A travers cette initiation, le CASC du Rhône souhaite chaque année former 350 personnes en une journée. « Chaque année, on dénombre 50.000 morts d’arrêts cardiaques en France. Si une personne sur cinq était correctement formée, on aurait 8.000 morts de moins par an sur notre territoire. Nous voulons évidemment réduire ce chiffre et cela passe des ateliers de sensibilisation et de formation comme celui-ci », insiste Benjamin Baselli.
Les volontaires apprennent notamment à intervenir dès qu’ils aperçoivent une personne inconsciente. « Tout le monde peut sauver des vies mais il est primordial d’agir immédiatement, confie le pompier du Rhône. Les secours arrivent sur le lieu d’un accident au bout de dix minutes en moyenne. Or il faut seulement trois minutes au cerveau pour ne plus recevoir d’oxygène à partir du moment où il y a un arrêt cardiaque. Si personne n’intervient sur le champ, la victime aura des lésions irréversibles. »
Une formation au rythme de Bob Sinclar et Calvin Harris
Celui-ci ajoute qu’« il ne faut pas des années d’expérience pour basculer la tête d’une personne et appuyer sur sa cage thoracique. Il vaut mieux essayer d’intervenir en reproduisant mal les gestes, au risque d’avoir une côte cassée, plutôt que d’attendre et d’entraîner, à coup sûr, le décès de la victime ». Pour rendre ces gestes de survie plus ludiques, la Fédération française de cardiologie accueille sur place des pompiers chargés d’accompagner les personnes lors de la formation, avec des vidéos de mise en situation.
Ils choisissent également d’animer le massage cardiaque avec des sons énergiques de Bob Sinclar ou encore Calvin Harris. « Les musiques permettent aux personnes d’avoir le bon rythme de compression lors du massage. On choisit donc des titres qui ont entre 100 et 120 pulsations par minute », informe le pompier.
Des participants satisfaits de la formation
Pour Sandrine, 38 ans, curieuse de participer à la semaine des gestes qui sauvent, la formation a beaucoup évolué en quelques années. « Avant, on nous apprenait à réaliser le bouche-à-bouche, et désormais on privilégie uniquement le massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours », lance-t-elle. Bien que cette formation ait été trop courte à son goût, elle se sent rassurée et capable de reproduire les gestes si « un drame arrive ».
D’après Ruth, âgée de 57 ans, qui avait déjà effectué une formation comparable huit ans auparavant, ces gestes sont importants à connaître. « L’initiation m’a permis de me souvenir de certains gestes que j’avais oubliés avec le temps, apprécie-t-elle. C’est rassurant quand on sait que 60 à 80 % des arrêts cardiaques arrivent à domicile. Si cela concerne un de nos proches, on peut donc intervenir rapidement. Nous sommes d’une certaine manière guidés jusqu’à l’arrivée des pompiers. C’est l’ouverture d’une porte vers le monde du secourisme. »
Samedi 28 avril, la place Bellecour (Lyon 2e) accueillera de 10 à 18 heures un parcours pédagogique avec notamment des démonstrations dynamiques de prise en charge d’un blessé par le service de santé des armées. Le public pourra également échanger avec les partenaires présents, en présence de l’ancien footballeur David Ginola. Plus d’informations ici.