PRODUITS TOXIQUESInquiétudes autour de l'utilisation de fongicides dans l'agriculture

Fongicides: Des chercheurs s'inquiètent de l'utilisation de ce pesticide dans l'agriculture

PRODUITS TOXIQUESCes substances, qui sont utilisées pour lutter contre des champignons, pourraient avoir des effets inquiétants pour la santé...
Illustration d'un épandage de pesticide dans une vigne.
Illustration d'un épandage de pesticide dans une vigne. - Mary Evans / SIPA
20 Minutes avec agences

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Après le glyphosate ou les néonicotinoïdes, aussi surnommés « tueurs d’abeilles », les scientifiques souhaitent alerter sur une autre substance : les fongicides.

Utilisée pour lutter contre des champignons, cette catégorie de pesticides pourrait bien avoir des effets secondaires sur la santé. C’est ce qu’assurent des scientifiques dans une tribune publiée dans Libération.

« Urgent d’attirer l’attention »

Ce collectif de chercheurs et médecins du CNRS, de l’Inserm et de l’Inra appelle les autorités à suspendre l’utilisation des fongicides SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) dans l’agriculture. Selon eux, il faut d’abord que des organismes indépendants opèrent une estimation précise de leurs dangers pour la santé humaine.

« Il nous paraît urgent d’attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement de l’usage d’une classe de pesticides, les SDHI, désormais utilisés à grande échelle comme antifongiques en agriculture », explique le collectif.

Cancers et infertilité

En 2014, ces fongicides étaient utilisés sur 70 % des surfaces traitées de blé tendre et 80 % en orge d’hiver. Comme d’autres produits, ils s’infiltrent dans les nappes phréatiques et la chaîne alimentaire. En l’occurrence, ces pesticides bloqueraient des mécanismes cellulaires chez l’homme tout comme elles le font sur les champignons.

A terme, l’exposition aux fongicides causerait des cancers ou des perturbations de la mobilité des spermatozoïdes, soit une infertilité. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ne semble pas s’en préoccuper pour le moment – au grand dam des signataires de la tribune.